Nothing like You and I

Important : Vu que l'histoire se situe après le 3.20 il y aura inévitablement des spoilers pour ceux qui ce sont arrêté à la diffusion française...

(PG-13)... pas qu'à priori des scènes s'imposent forcément tout de suite à mon esprit mais je me connais prise par l'écriture il se pourrait bien que je dérape... même soft'ement !!!

* * *

Présentation

Le générique de fin de l'épisode 3.20 se déroule sur l'écran... et mon imagination, refusant catégoriquement la fin de VM, se déchaîne alors furieusement poursuivant à son gré l'aventure VM !... Vous en dire plus ?... Impossible, je ne le sais pas moi-même encore, je sais juste que je ne veux pas que ça s'arrête...

Veronica se leva lentement, comme engourdie par les évènements de la veille.

Son père avait perdu les élections face à Winnie Van Lowe, et elle se sentait nauséeuse rien qu'en y songeant, pas qu'elle déteste Winnie autant qu'elle avait pu détester Don Lamb, car dans un cas comme dans l'autre elle n'était pas sure de leur porter suffisamment d'intérêt pour s'investir dans un tel débordement d'émotion mais tout de même... son père représentait la droiture, l'honnêteté alors que Winnie aussi efficace qu'il ait pu être par le passé, et dans certaines occasions, ça n'était tout de même pas un modèle du citoyen respectueux des règles et des procédures... alors être sheriff... ça dépassait l'entendement !...

Son père allait finalement pouvoir reprendre du service très rapidement en tant que détective Mars avec un tel énergumène à la tête de la police de Neptune... ça aurait peut-être du bon au bout du compte... qui sais ?!...

Toute à ses pensées elle se dirigea mécaniquement vers la kitchenette de leur appartement et commença à se préparer son bol de céréales quand le téléphone retentit.

Tendant distraitement le bras, elle décrocha :

Veronica : Allo ?

Veronica leva les yeux vers l'horloge murale au-dessus du réfrigérateur et se redressant sur son tabouret, s'exclama :

Veronica : Oups... Désolée Piz. J'ai eu du mal à m'endormir hier soir avec tous ces événements et ce matin... ce n'est pas encore ça non plus ! J'avais complètement oublié que nous devions nous retrouver...

Piz : Non... ce n'est pas grave, il faut que j'aille à la radio du campus là de toute façon, j'ai encore 3 émissions à assurer avant de commencer mon stage d'été à K-Rac, on se verra là bas ?!

Veronica : Oui, promis. Je passerai te voir répondit Veronica avant de raccrocher.

Consciente soudainement que la vie ne s'était pas arrêtée la veille au soir, elle débarrassa rapidement sa table et après une bonne douche et une visite expéditive à sa penderie se décida enfin à rejoindre le monde studieux d'Hearst.

"Hé oui Veronica, les choses changent certes mais Hearst reste et si tu veux pouvoir passer l'été en stage au FBI il va vraiment falloir que tu confirmes tes notes en explosant celle du partiel de criminologie qui va commencer... aoutch... dans 15 minutes !"

Forte de sa décision Veronica fila sur le campus.

Elle allait rentrer dans l'amphithéâtre lorsqu'elle aperçu Logan à quelques pas.

Depuis la Scène de la cafétéria où il avait magistralement administré une volée bien méritée quoique tapageuse à Gorya Sorokin l'auteur de la "petite" vidéo volée à son intimité, Veronica avait pris conscience d'un net changement chez Logan. Peut être était ce du à sa rupture avec Parker ou peut être pas, peut être qu'il avait commencé à changé depuis bien longtemps et qu'elle avait refusé de le voir toujours est t-il qui lui semblait plus posé, plus déterminé aussi... mais déterminé à quoi au juste ?...

Elle aurait bien aimé le savoir mais leur relation quoique courtoise n'en restait pas moins... pas distante mais chacun d'entre eux semblait avoir repris sa vie en main en ne faisant définitivement plus cas de l'autre... n'était ce pas ce qu'elle avait voulu ? N'était ce pas ce qu'elle lui avait demandé lorsqu'elle lui avait lancé furieusement qu'ils étaient arrivé au point de non-retour tous les deux et qu'il devait sortir de sa vie... pour toujours ?... alors pourquoi ce pincement au coeur quand elle le voyait ainsi discutant tranquillement avec ses camarades ?

"Je devrai me ficher moi-même une bonne raclée histoire de réaliser une bonne fois pour toute que nous en sommes là où j'ai souhaité que nous en soyons c'est à dire nulle part, lui de son côté et moi du mien"

Secouant la tête comme pour échapper à ses pensées, Veronica se décida à entrer dans la salle d'examen.

Ta ficc est pas sur Imiss you Vm ??? Il me semble l'avoir déjà lu ??? En tout cas super

si si... d'ailleurs là bas elle est presque terminée... j'essaierai de poster la suite ici dans la journée... Merci pour ton comm

Logan avait vu arriver Veronica dans le couloir.

Un temps il avait failli aller la voir... mais ses jambes avaient catégoriquement refusé de lui obéir et il lui avait fallu se rendre à l'évidence : elle le mettait définitivement dans tous ces états.

Il avait alors détourné les yeux et s'était attaché à s'intéresser à la discussion animée de ses camarades de classe présents près de lui... mais il avait bien senti la brûlure du regard de Veronica sur lui. Pourquoi le fixait-elle ainsi ? Cherchait elle encore à le clouer au pilori ?

Il avait longtemps réfléchi sur leur relation, il en était même arrivé à se dire qu'il n'existerait plus jamais rien entre eux, qu'ils avaient tout gâché et puis quelque chose était revenu hanter ses pensées, cette phrase qu'elle lui avait dites lorsqu'il était allé à la bibliothèque soi disant pour lire... mais plus justement parce qu'il ne l'avait quasiment pas vue depuis quelques jours et que sa présence, même lointaine, lui manquait... il avait programmé ses vacances avec Dick sans tenir compte de Parker et cette dernière était venue s'en plaindre auprès de Veronica, espérant quelques conseils ou tout au moins l'espoir qu'il n'agissait pas ainsi juste avec elle, et Veronica lui avait répondu que non, qu'il était comme ça et quand il lui avait parlé à la bibliothèque elle lui avait répété la même chose... tout naturellement... ça lui avait fait mal d'entendre ça de sa part et de prendre conscience soudainement qu'elle ne cherchait pas à le blesser mais qu'elle avait répondu ça spontanément parce qu'elle en était vraiment convaincue. Avait-il donc tout raté avec elle ? N'avait elle jamais vu en lui autre chose que le bad boy ? Non, il connaissait Veronica sans doute mieux qu'elle ne le soupçonnait et cette façon qu'elle avait de toujours lui coller l'étiquette d'irresponsable inconscient, c'était sa façon à elle d'élever entre eux un mur protecteur contre toutes les émotions qui les submergeaient dès qu'ils étaient en présence l'un de l'autre, une manière comme une autre de ne plus s'investir pour ne plus tomber et avoir mal, ils en avaient déjà tellement vu chacun de leur côté, il savait qu'en présence l'un de l'autre les souffrances de l'un trouvait naturellement résonance dans les souffrances de l'autre et mal géré ça devenait vite destructeur... malgré tout il se sentait libéré, il sentait que les choses avaient changé imperceptiblement ces derniers temps, ils se parlaient peu mais il sentait souvent son regard posé sur lui lorsqu'elle croyait qu'il ne prêtait pas attention à elle... et lui passait son temps à la chercher des yeux, c'en était devenu un réflexe quasi instinctif... il avait besoin de savoir où elle se trouvait, même si c'était pour la voir collé à Piz comme un coquillage à son rocher... il avait eu du mal à accepter cette relation, il avait même cru qu'il allait tuer Piz de ses mains lorsqu'il l'avait soupçonné d'être l'auteur de la fameuse vidéo... et puis il s'était soudainement apaisé lorsqu'elle avait à nouveau posé ses mains sur lui pour l'empêcher d'envoyer l'autre abruti lobotomisé ad patres lorsqu'il s'était avéré que c'était lui l'instigateur de cette cabale...... bien qu'elle est accepté ses excuses du bout des lèvres pour son attitude vis à vis de Piz, elle avait quand même essayé d'éviter qu'il s'attire des ennuis... il ne lui était finalement pas si indifférent que ça... il avait croisé son regard juste après la bagarre... il lui avait semblé lire une nouvelle lueur... qu'elle le regardait à nouveau...

Logan se redressa brusquement et un sourire étira ses lèvres, la journée promettait d'être belle finalement...

Piz lança le générique de fin de son émission et regarda à nouveau l'heure sur l'horloge murale du studio, il jeta machinalement un regard à travers la vitre qui donnait sur la cafétéria, en vain... Veronica n'était pas venue le rejoindre.

D'abord elle avait oublié leur déjeuner et maintenant elle oubliait qu'ils devaient se voir...

C'était comme ça depuis l'incident de la cafétéria entre Logan et le gars de la confrérie. Logan avait lavé son honneur et lui Piz était arrivé après la bataille...

S'il n'avait jamais voulu jusqu'alors se comparer à Logan dans sa relation avec Veronica, ce jour là ce fut chose faite, il avait senti le malaise dans le regard que Veronica avait posé sur lui après que Logan soit venu le voir pour s'excuser... et là il avait pris toute la mesure du lien qui unissait Logan et Veronica et du peu de place qui lui restait à lui.

Lui Piz n'avait jamais relevé les piques blessantes et humiliantes dont elle faisait l'objet depuis que la vidéo avait parcouru toutes les boites e-mail de tous les étudiants de Hearst, il lui avait même conseillé de laisser courir plusieurs fois, alors que Logan avait foncé dans le tas sans réfléchir, instinctivement juste pour la protéger...

Il ne s'était jamais leurré sur la relation qu'il entretenait avec Veronica, elle n'avait rien de passionnelle, elle était tendre, réconfortante, complice... et il espérait encore que les sentiments qu'il nourrissait pour elle seraient suffisant pour deux... ça n'avait rien à voir avec l'explosion des émotions qu'on sentait vibrer entre Veronica et Logan. Veronica s'était tournée vers lui parce qu'elle le considérait comme un chic type, rassurant, tout lisse, sans surprise, une bonne béquille à tous ses maux, un garde-fou à sa douleur d'avoir été trahi par ce garçon qu'elle aimait tant, même si elle l'aimait mal -tout en exigences et demandes de garanties-... et puis il savait très bien qu'il lui avait permis aussi d'affronter le couple Logan/Parker sans perdre la face.

Lui Piz ne lui demandait rien, il était juste là, elle n'avait aucun rôle à tenir avec lui, aucun investissement personnel... A tel point qu'elle n'avait même pas réagi lorsque il lui avait dit devoir peut être passer l'été à New-York, ni même lorsqu'il lui avait parlé de son stage à la station de radio de Neptune... il avait espéré un signe, quelque chose qui lui aurait au moins prouvé qu'elle tenait à lui, mais rien, ni question quant à l'avenir de leur couple avec presque 3 mois de séparation s'il était parti à New-York ni même la joie qu'il choisisse de rester à Neptune tandis qu'elle jouerait les détectives privés à Mars Investigations... rien... et lorsqu'elle avait reçu cet appel l'informant qu'elle était accepté en stage au FBI et allait devoir partir en Virginie pendant tout l'été... elle avait sauté de joie au cou de son père puis du sien... ne tenant pas plus compte de lui, de leur couple que Logan n'avait sembler tenir compte de Parker dans les mêmes circonstances... elle n'avait même pas noté la similitude de leur comportement... mais lui Piz, il savait, son stage au FBI sonnerait le glas de leur relation, cela s'imposait à lui comme une évidence.

"Il faut vraiment qu'on en parle cette fois..."

Wallace était consciencieusement installé à son bureau, coincé entre une pile de bouquins d'un côté et... une pile de bouquins, ouverts ceux-là, de l'autre lorsque Veronica entra dans sa chambre, qu'il partageait avec Piz sur le campus.

- Hey Wallace, tu pourrais au moins lever le nez de tes cours quand j'arrive !

- hum lui répondit wallace en poursuivant ses révisions. Que veux-tu ?

- un big mac et une grande frite c'est possible ? Renchérit Veronica en s'avachissant mollement sur le lit de son ami. Tiens, et tant que tu y es, ajoutes moi donc une super note à mon partiel de criminologie et un autre cerveau s'il te plait, moins torturé celui-là par contre !!

- Je t'ai déjà dit que je ne m'appelai pas Merlin...

- dommage...

Wallace releva enfin la tête en soupirant et se tourna vers Veronica.

- qu'est ce qui t'arrive encore ?

- si je savais je ne serai pas là à te réclamer l'impossible !

- tu as foiré ton partiel ?

- j'en ai bien peur !

- et la raison est ?

- impossible de me concentrer ! Les élections...

- attends, laisse moi deviner ! Tu as croisé Logan !

Veronica se renversa en arrière sur le lit et soupira bruyamment.

- Je suis si prévisible que ça ?

- non... et oui... répondit wallace en venant la rejoindre sur le lit. Je croyais que c'était de l'histoire ancienne ?

- mais C'EST de l'histoire ancienne, c'est juste mon cerveau qui bug depuis l'épisode de la cafèt.

- j'vois vraiment pas pourquoi ! Lança wallace en se levant pour refermer ses livres. Il était clair qu'il ne pourrait pas se remettre à ses révisions tout de suite. Veronica semblait avoir besoin de se confier.

- Moi non plus !

- Et Piz dans tout ça ?

- quoi Piz ? Il n'a rien à voir là dedans... c'est moi qui tourne pas rond, pas lui !

- Il me semble que ça le concerne un petit peu quand même non ? Moi si ma copine fantasmait sur son ex je m'inquiéterai...

- mais ça n'est pas ça wallace, tu le sais bien, c'est juste que... je sais pas... je me sens vaguement responsable de la rupture de Logan et Parker, j'aimerai bien pouvoir faire quelque chose mais à côté de ça j'ai pas vraiment envie non plus... et puis on ne se parle presque plus, je crois que j'ai du mal à le considérer comme un étranger, ça me vrille le cerveau...

- oh la... comme tu y vas ! Sauf erreur de ma part mais tu m'arrêtes si je me trompe surtout : c'est toi qui lui a demandé de te ficher la paix à toi, et à Piz aussi, non ? Et puis, moi personnellement je n'ai jamais vu Logan aussi bien que depuis que vous avez mis fin à toute relation entre vous... j'ai l'impression que ça te rassurerai toi s'il allait mal mais je t'assure que ça ne semble pas être le cas !

- Merci wallace, merci... je sens que c'est exactement ce que j'avais envie d'entendre, tu peux me passer la corde pour que j'aille me pendre s'il te plait ?! Ajouta Veronica dépitée par le manque de compréhension de son ami

Conscient qu'il avait peut être été un peu brutal dans l'énoncé de ses vérités à Veronica, Wallace vint la rejoindre à nouveau et s'allongea près d'elle, dans la même position, une main sur le ventre et l'autre passée sous sa tête en contemplant le plafond.

- V, il faut que tu te fasses une raison, votre histoire appartient au passé, vous n'avez pas su la gérer une fois pourquoi crois tu que cela pourrait être différent maintenant ? Et puis tu as Piz, ça marche bien entre vous non ? C'est un chic type tu sais, il mériterait pas que tu le malmènes comme ça pour une histoire qui n'en ai plus une... et qui n'en a jamais vraiment été une soi dit en passant !

- Je sais wallace, je sais fit Veronica en se tournant vers lui. Dis moi comment faire alors pour me le sortir de la tête, c'est la seule chose que j'espère...

- C'n'est pas de la tête qu'il faut te le sortir, c'est du coeur ! Et vu comme c'est parti pour solutionner ton problème il faudrait carrément une greffe !

Accablée Veronica rebascula sur le dos en posant son bras sur ses yeux.

- ...ou que je parte d'ici.

- Tu as ton stage en Virginie, ça va solutionner temporairement ton problème...

- Tu parles, mon acceptation était soumise à mes résultats dans les matières principales, et si tu m'as bien écouté je viens de t'annoncer que je m'étais magistralement vautrée !!!... Ce n'est pas cette année encore ou je pourrai intégrer l'équipe de choc du FBI !!!

- ton père va t'en vouloir !

- je sais bien... tiens j'aurai du prendre ça comme matière principale, "l'art de décevoir les gens"... j'aurai cartonné pour le coup !

- arrête donc de t'apitoyer sur toi-même, même si tu n'y vas pas cette année, tu iras l'an prochain, quant à tes partiels, tu repasseras les UV qui te manquent en septembre tout simplement, ça n'est pas comme si tu n'avais rien fait de l'année !

- certes... mais du coup ça ne solutionne plus mon problème à savoir comment m'éloigner de Logan suffisamment pour me l'extraire du cerveau ?

- d'autant que ça t'en pose un second : comment ne pas blesser Piz qui a choisit de rester sur Neptune pour pouvoir te voir alors que toi, qui ne part plus en stage au FBI, tu choisis de t'éloigner de Neptune pour échapper à ton ex ???

- Non wallace non... décidément aujourd'hui tu ne m'aides pas du tout !!!

- je fais ce que je peux Veronica, mais avoue que tu as l'art aussi de te mettre dans des situations pas possibles !

- je fais ce que je peux aussi tu sais !

- oui, et c'est bien ça qui m'inquiète !

Cela faisait une bonne heure déjà que Piz tournait en rond dans la cabine de la station de radio à se demander comment il allait aborder le sujet avec Veronica lorsqu'il la vit passer par la vitre de la cafétéria. Pensant qu'elle venait le rejoindre, il rassembla rapidement ses affaires et sortit... pour constater qu'elle ne l'avait même pas vu à travers la vitre et qu'elle poursuivait son chemin en direction des résidences étudiants. Il allait l'aborder lorsqu'il la vit entrer dans la chambre qu'il partageait avec Wallace. Intrigué il s'avança et allait entrer à son tour lorsqu'il entendit la voix de wallace répondant à Veronica.

...

Wallace : et la raison est ?

Veronica : impossible de me concentrer ! Les élections...

Wallace : attends, laisse moi deviner ! Tu as croisé Logan !

Veronica : Je suis si prévisible que ça ?

Piz ne perdit pas une miette de la conversation et resta ainsi appuyer à la porte de sa chambre bien après que les deux amis ne se soient tus. Il ne se décida à sortir de sa torpeur que lorsqu'il réalisa que l'on s'agitait à l'intérieur et que des pas se dirigeait vers la porte en question. Sonné, Piz se redressa et reprit le chemin du studio. Il savait ce qu'il lui restait à faire.

Plus tard dans la soirée, Veronica se décida à aller rejoindre Piz à la radio comme elle le faisait très souvent. Sa conversation avec Wallace l'avait encore plus perturbée mais Piz n'y était pour rien et elle réalisa qu'elle ne l'avait pas vu de la journée malgré sa promesse de passer le voir après déjeuner. Un peu confuse elle entra dans la cabine. Piz, les écouteurs sur les oreilles, était installé derrière le micro, occupé à trier des cd tandis que sur les ondes passait la rediffusion de l'émission du matin.

Discrète elle s'avança derrière lui et lui passa les bras autour du cou en venant poser sa joue contre la sienne.

- Hey...

Sursautant Piz lâcha brusquement les cd qui se répandirent sur le sol.

- Je suis désolée...

- ça n'est pas grave Veronica répondit Piz en les récupérant.

- tu m'en veux ? demanda Veronica en l'aidant avant de s'asseoir sur le siège près de lui.

- non, je t'ai dit que ça n'était pas grave.

- je ne te parle pas de ça mais du fait que je ne sois pas passée plus tôt malgré ma promesse.

- qu'est ce qui te fait penser que je t'en veux ? J'ai du travail voilà tout. Je t'ai expliqué ce matin qu'il me restait des émissions à préparer à Hearst.

- Oui... oui je sais mais... je te trouve bien silencieux...

Piz respira un grand coup avant de se tourner vers Veronica dans les yeux de laquelle il se plongea un instant avant de se ressaisir.

- J'ai pris une décision.

- Ah oui, à quel propos ?

- au sujet de mon stage d'été.

- Je croyais que tu avais déjà décidé de rester à Neptune ?

- Eh bien finalement, j'ai bien réfléchi à ce que tu m'as dit, c'est à dire de choisir ce qui était le mieux pour moi et après avoir pesé le pour et le contre je vais accepter le stage à New-York.

Surprise, Veronica resta un instant sans voix avant de renchérir.

- tu as raison si tu penses que c'est la meilleure chose pour toi !

- Je n'en vois pas d'autre en tout cas...

- très bien...

- je pense aussi que nous devrions profiter du fait d'être séparé pendant tout l'été pour mettre nos sentiments à l'épreuve en s'accordant la possibilité d'autres rencontres...

Piz avait dit ça très vite de peur de se rétracter et perdre le peu de dignité qui lui restait. Veronica le regardait fixement, semblant ne pas vouloir croire ce qu'elle venait d'entendre. Le coeur chaviré Piz tendit la main vers sa joue dans un geste de tendresse quand elle se releva brusquement, coupant net son geste, et sortit en claquant la porte.

"Voilà, c'est fini..." pensa Piz en prenant sa tête dans ses mains, les coudes posés sur la table où s'éparpillaient encore les cd posés là, pêle-mêle...

Logan venait de quitter son dernier cours lorsqu'il aperçu une furie traverser le hall d'entrée de Hearst, bousculant quasiment tout et tous sur son passage avant de claquer violemment la porte des toilettes. Il était presque certain de l'avoir reconnu lorsque Mac qui arrivait dans l'autre sens lui posa la question qui à lui aussi lui brûlait les lèvres :

Mac : Mais quelle mouche a donc piqué Veronica ? demanda-t-elle perplexe en fixant la porte des toilettes

Logan : Aucune idée. Elle était avec toi ?

Mac : Nan, je crois qu'elle sortait de la station de radio.

Le sourcil gauche de Logan se releva tandis qu'il tournait la tête vers la vitre de la station. Piz était assis derrière son micro et semblait très affairé... mais calme.

Logan : Tu vas voir ce qu'elle a ?

Mac : j'aimerai bien mais Max m'attend pour réviser son partiel, j'ai réussi à le décider à passer aux moins les examens... si je lui fais faux-bond maintenant il va sauter sur l'occasion pour lâcher l'affaire ! D'ailleurs il faut que je fonce là où il sera parti quand j'arriverai, tu me raconteras Logan ! Ajouta-t-elle en se dirigeant d'un pas énergique vers le quartier des résidents.

Logan resta planté là perplexe le regard fixé sur la porte des toilettes des filles, se demandant ce qu'il devait faire. Instinctivement il prit la direction empruntée par Veronica quand la crainte de se faire jeter lui conseilla plutôt d'utiliser son portable. Machinalement il composa le numéro de Veronica et attendit, de l'autre côté de la porte, qu'elle se décide à répondre...

Veronica : Allo ? Qu'est ce que tu veux ? Lâcha-t-elle abruptement.

Logan : Hey... je te dérange ?

Veronica : Heu... non... je... j'ai...

Amusé par son embarras, Logan enfonça un peu plus le clou.

Logan : Je viens de te voir passer au pas de charge... Je ne savais pas que tu avais ici les mêmes bureaux qu'au Neptune High !... faudrait voir à travailler ton image maintenant que tu es officiellement une détective !

Tandis qu'il parlait il ouvrit lentement la porte des toilettes et aperçu Veronica devant les lavabos, une main posée sur le meuble l'autre tenant son téléphone elle avait le regard fixé sur un point invisible. Elle l'aperçu soudain et son regard vint accrocher le sien dans le miroir. Lentement elle raccrocha et posa son téléphone sur le meuble.

Logan se sentit soudain mal à l'aise. Il n'avait rien à faire là. Ce qui concernait Veronica ne le concernait plus elle avait été très claire sur le sujet. Il allait tourner les talons lorsqu'elle prit la parole.

- comment vas tu Logan ?

Surpris, Logan relâcha la porte qui se referma derrière lui et s'appuya contre son chambranle.

- c'est à toi qu'il faut demander ça !

- la routine, rien de plus ni de pire, des gens qu'on déçoit, d'autres qui nous déçoivent...

- la vie selon Veronica Mars somme toute...

- oui, ça doit être ça...

A son tour mal à l'aise Veronica ouvrit le robinet d'eau et entreprit de se laver les mains histoire de se donner une certaine contenance, le lieu était singulier pour une nouvelle rencontre après tout ce qu'ils s'étaient dit et fait, et le moment des plus mal choisis, elle se sentait en pleine confusion suite sa discussion avec Piz et n'était pas certaine d'être capable de tenir une joute oratoire avec Logan... pas sans y laisser quelques bout d'elle-même en tout cas alors qu'elle était déjà bien amochée !

Préférant mettre fin à leur aparté avant qu'elle ne dérape, Veronica se retourna vers Logan... qui entre temps s'était dangereusement rapproché. Elle prit une grande respiration et se lança :

- Je te remercie de t'être inquiété Logan, mais tout va bien je t'assure

Le regard de Logan fixait intensément la bouche de Veronica qui sentait le sang battre furieusement dans ses veines. Déglutissant difficilement, elle allait lui demander de la laisser maintenant lorsque inconsciemment il approcha sa main de son visage et que son pouce vint caresser l'ourlet de sa bouche... arrêtant net les mots sur le bord de ses lèvres...

C'est l'instant que choisit un groupe d'étudiantes pour s'engouffrer bruyamment dans les toilettes, rompant définitivement la tension qui avait naturellement jailli entre eux. Gêné mais ne perdant pas son aplomb, Logan salua alors lascivement les arrivantes avant de s'éclipser.

A nouveau seule, Veronica se reprit tant bien que mal sous les regards entendus et ricanants des étudiantes avant de prendre la direction de l'appartement pour rejoindre son père.

Le silence, à peine troublé par les ronflements de BackUp couché sur le tapis, régnait dans l'appartement. Affalée sur son lit, les mains sur son ventre et les genoux relevés, Veronica se repassait en boucle les évènements de la journée.

Sa vie avait tout d'un fichu fiasco. Logan d'abord que ses doutes et son manque de confiance avait poussé à la faute et maintenant Piz !... Elle aurait dû être soulagé mais voilà, cet rupture, elle aurait préférée qu'elle intervienne à un moment où elle y aurait été préparé et pas comme ça... à la sauvette... alors que rien ne semblait le présager le matin même...

"Arrête donc de te raconter des histoires Veronica !... La seule chose qui te dérange dans cette histoire c'est que cette rupture ne soit pas de ton initiative et que maintenant tu retrouves seule et sans garde-fou pour affronter tes démons... oui... enfin... TON démon... Logan"
Elle soupira.

En fait cette rupture était bien plus qu'une simple rupture, c'était la preuve de plus, si besoin était, qu'elle était absolument incapable de créer et d'entretenir une relation normale avec un garçon... mais qu'est-ce qui ne tournait donc pas rond chez elle ?

Elle savait que son passé avait une grande part de responsabilité dans l'accumulation de ses échecs relationnels mais elle savait aussi qu'elle ne pouvait pas systématiquement se retrancher derrière cet état de chose pour excuser toutes ses erreurs, elle ne pouvait pas indéfiniment reproduire les mêmes schémas... certes la vie lui avait appris bien jeune à aiguiser ses armes et blindé ses remparts pour se protéger de tout ce qui pourrait la blesser mais le revers de la médaille était que ça l'avait protégé à un tel point qu'elle refusait de se laisser aller à ses émotions et encore plus d'accorder du crédit aux émotions des autres... elle était devenu froide, vindicative et dure...

"Merci Piz d'avoir permis cette introspection, je me sens nettement plus en phase avec moi-même maintenant... et tellement mieux... à vomir je dirai !"

Agacée que ces questions la ramènent systématiquement vers les mêmes réponses, Veronica soupira à nouveau et se prit la tête dans les mains avant de se redresser sur son lit et de s'adresser à BackUp qui lui continuait stoïquement de dormir.

- Wallace a raison, je ne sais pas ce que je veux. Si j'étais si bien que ça avec Piz alors pourquoi je m'inquiète toujours de savoir ce qui se passe dans la vie de Logan ? Pourquoi je me met toujours dans tous mes états dés qu'il dérape ?... Je pourrai être indifférente, simple spectatrice alors qu'à chaque fois, quelque soit la phase de notre relation, je plonge tête baissée... Tu peux me dire toi pourquoi ça m'a tellement fait mal de le voir avec Parker alors que c'est moi qui avait rompu ?... et qui n'a pas voulu lui pardonner lorsqu'il me l'a demandé... Pauvre idiote, voilà où tu en es, tu as tellement réduit ton cercle d'amis à son stricte minimum que te voilà en train de raconter ta vie à ton chien... qui lui dort du sommeil du juste... Veinard va !

- hey honey... tu parles toute seule maintenant ?

- Papa ? Tu es rentré ?

- Attend, je m'interroge et je te dis ça tout de suite !... oui... oui il semblerait que ça soit bien moi et que je sois effectivement rentré... c'est bien mon appartement ici ? Et vous... vous êtes bien ma fille préférée ?

- Tu n'en as qu'une papa...

- alors... tu parlais toute seule ? Dois-je m'inquiéter ?

- non non !... enfin oui... je réfléchissais à voix haute c'est tout. Et toi, tu étais où ?

- je suis passé chez le traiteur et je nous ai pris ton plat préféré.

- qu'est-ce qu'on fête ? demanda Veronica en le rejoignant dans la cuisine tandis qu'il mettait le plat à réchauffer.

- faut-il forcément qu'il y ait quelque chose à fêter pour que je ramène son plat préférée à ma seule fille ?

- hummm... moui, sinon tu te serais contenter du chinois à l'angle de la rue

- Je suis découvert, prépare tes valises ma chérie nous partons à Paris

- Paris ?

- Oui Paris...

- Comment as-tu su ?

- Pour ?

- Mon stage...

- Wallace en a parlé à sa mère qui elle-même m'en a parlé lorsque nous nous sommes retrouvés cette après-midi autour d'un café.

- Tu prends le café avec Alicia maintenant ? Depuis quand ?

- depuis que... eh... mais ça n'est pas de moi dont on parle mais de toi et de la note que tu penses avoir eu à ton partiel de criminologie

- je ne pense pas papa, je sais !

- bien alors tu ne verras pas d'objection à partir à Paris avec ton vieux père ?

- ce que je ne m'explique pas c'est pourquoi Paris et pourquoi maintenant ?

- très bien, j'avoue tout, Alicia m'a effectivement raconté pour ton partiel et je savais que ton stage dépendait de ta note, de plus un client est venu à l'agence ce matin, il doit se marier la semaine prochaine et sa fiancée a disparu. Tout porte à croire qu'elle ai pris un vol pour Paris. Mon client m'envoie là-bas tout frais payé pour retrouvé la fugueuse, je m'étais dit qu'un break de quelques jours dans un dépaysement total te ferai du bien, il me suffit juste d'échanger ma place de première classe contre deux places éco !... alors ? Tu crois que tu vas pouvoir te passer de Piz pendant quelques jours ?

- euh... je pense même que je vais devoir m'en passer pour un peu plus longtemps marmonna Veronica en picorant dans le plat que son père venait de poser sur la table.

- quoi ?

- Piz et moi avons rompu... enfin... surtout lui.

- dommage, je l'aimais bien...

- c'est bien ce qui aurait du me mettre la puce à l'oreille

- je ne comprend rien de ce que tu racontes ! Explique toi

- Il est bien connu qu'un père déteste toujours son gendre, parce qu'il se sent en concurrence dans le coeur de sa fille... tu ne devrais pas apprécier autant Piz !

- à côté de ça je n'appréciai pas Logan, je le tolérai juste... tu devrais te poser la question pour lui aussi !

- Papa !... Bon on part quand ? Parce que moi, hormis l'agence, du coup je suis libre comme l'air maintenant ! Les partiels sont terminés et les dates d'examen de rattrapage de septembre ne seront affichées que fin juin, donc dans 3 semaines... ça laisse de la marge non ?

- On part après-demain, juste le temps de trouver à faire garder BackUp et de finir d'organiser le voyage

En voilà terminé avec le chapître 1... A poster rapidement : le Chapître 2 !

Bonne lecture !

FaNath a écrit:

si si... d'ailleurs là bas elle est presque terminée... j'essaierai de poster la suite ici dans la journée... Merci pour ton comm

de rien

Le lendemain, surexcitée Veronica se prépara à se rendre à Hearst pour son dernier jour. Avec Keith ils avaient discuté à bâton rompu de leur voyage jusque très tard dans la nuit et c'est le coeur léger qu'elle s'était endormie faisant enfin abstraction de ses problèmes sentimentaux.

"Quand une porte se ferme, une autre s'ouvre..."

Sitôt arrivée à Hearst, elle récupéra son relevé de notes avant de se diriger vers les bureaux de l'association d'étudiants qui lui avait trouvé son emploi à la bibliothèque.

Son ipod entamait la chanson d'AaRon quand elle traversa le hall de la cafétéria ; relevant la tête pour réajuster ses écouteurs, son regard se perdit instinctivement vers la foule des étudiants réunis devant les grands panneaux où étaient afficher les résultats des partiels.

C'est là qu'elle le vit.

Il était là, de l'autre côté du hall, nonchalamment appuyé contre l'un des murs, le sac en bandoulière, un genou relevé, il observait amusé le manège de Dick proposant son épaule et ses mains baladeuses à toutes les étudiantes inconsolables. Elle, elle ne voyait que lui.

Il du sentir son regard car il releva soudainement la tête et leurs regards s'accrochèrent naturellement par dessus les têtes des étudiants. Le temps sembla s'arrêter et l'espace autour d'eux se mettre à tourbillonner jusqu'à annihiler la distance qui les séparait. Le coeur de Veronica martelait furieusement dans sa poitrine quand un choc à l'épaule la rappela brutalement à la réalité.

Enlevant ses écouteurs, elle réalisa que Dick l'avait rejoint et qu'il s'adressait à elle.

- Hey mars, dans la lune ? Recalée ?... Viens faire un gros câlin à Dick !

Sans lui laisser le temps de répondre et de se reprendre, Dick s'approcha d'elle les bras grands ouverts mimant le geste de la serrer contre lui.

- Bas les pattes Dick si tu ne veux pas que je te fasse tâter de mon paralyseur ! s'exclama-t-elle avec humour

- heyyyy... glapit Dick en reculant d'un pas et en levant les mains en signe de défense. Tu ne veux pas des câlins de Dick mars ?...

Veronica leva les yeux au ciel. Quoiqu'il se passe dans sa vie, Dick restait Dick !

- Garde les pour ton fan club, j'ai mieux à faire !

- Ah oui... Agent Mars... prête pour aller refroidir le plus chaud des gaillards de Virginie ?

Surprise que Dick est pu un tant soi peu s'intéresser à quelqu'un d'autre qu'à lui et sache qu'elle devait partir effectuer son stage d'agent du FBI en Virginie, Veronica lui répondit sans ironie.

- Je ne pars plus en Virginie !

Dick la regarda, étonné.

- Et ton stage au FBI ?

- On verra ça pour l'année prochaine, j'ai planté le seul partiel dont dépendait mon départ.

Retrouvant sa vraie nature, Dick leva les bras au ciel en tombant à genoux aux pieds de Veronica.

- Non, non ne m'annonce pas ça comme ça... s'exclama-t-il d'un ton douloureux. Puis relevant la tête, un sourire carnassier barrant son visage : j'espérai tant que ce stage allait nous débarrasser de toi tout l'été... qu'ai-je donc fait pour mériter une telle punition !

Veronica sourit devant la scène et Ironique rétorqua :

- La vraie question est : qu'est-ce que tu n'as pas encore fait qui aurait pu mériter que je te débarrasse le plancher tout l'été !

Elle lui décocha un clin d'oeil en mimant de sa main droite un révolver tirant dans sa direction et le planta, toujours à genoux au milieu du hall, pour se rendre à l'association.





Logan qui avait suivi l'apartée de loin, rejoignit Dick au moment ou Veronica s'éloignait.

- On peut savoir ce que tu fais à genoux ? demanda-t-il à Dick

- J'accuse le choc !

- le choc ?... quel choc ? S'étonna Logan

- on va avoir la petite fouineuse sur le dos tout l'été... moi qui comptait mettre Neptune à feu et à sang...

- arrête donc de faire le pitre cinq minutes tu veux ! C'est quoi cette histoire ? Elle devait partir en Virginie. Elle n'a pas réussi ses partiels ?

- Juste celui dont elle avait besoin pour partir... répondit Dick en se relevant. Prenant son menton dans sa main d'un air songeur il poursuivit : je me demande si je ne pourrais pas voir avec les MacMax pour qu'ils truandent ses résultats, c'est quand même malheureux d'avoir des amis aussi doués en piratage et de ne pas s'en servir...

Logan leva les yeux au ciel en secouant la tête, Dick n'arrêtait décidément jamais !

- Elle t'a dit ce qu'elle allait faire ?

- Qui ?

- Veronica voyons !

- pourquoi tu veux qu'elle me le dise ?

Logan regarda Dick, halluciné. Constatant que celui-ci était déjà en train de jauger la population féminine du hall qui ne l'avait pas encore renvoyé dans ses plots, il laissa tomber.

- ok, je te laisse, j'ai un truc à voir

Et il prit le chemin précédemment emprunté par Veronica.

Ce matin là Veronica eu fort à faire avec l'administration de Hearst et ne vit pas le temps passé, ni même Logan qui se trouva plusieurs fois sur son chemin et qu'elle ne remarqua même pas. Contente d'avoir enfin réglé les derniers détails avant son départ, elle chercha Wallace sur le campus afin de l'informer des dernières nouvelles et elle le trouva en grande conversation avec Mac et Max autour d'une table de la cafétéria.

- Hey ! Vous savez la nouvelle s'exclama-t-elle d'un ton enjoué en les rejoignant et en prenant place à leur table.

Mac : Hum... Madison n'a pas supporté sa dernière séances d'UV et elle est défigurée à vie, lui répondit Mac dans un sourire entendu

Veronica : c'est une idée de scénario intéressante, quoique sadique, mais j'aime bien... mais non ça n'est pas ça ! Puis ne tenant plus, elle lâcha la nouvelle : Je pars à Paris demain !

Trois voix se firent écho : A paris ?

Veronica : Oui, vous avez bien entendu, je pars à Paris avec mon Père demain.

Wallace : Et tes partiels ?

Veronica : Terminés. Et je repasse celui que j'ai raté en septembre, j'ai vu avec l'administration tout à l'heure.

Mac : Et ton stage ?

Veronica : tu oublies vu que c'est mon partiel de criminologie que j'ai planté.

Max : Tu sais en y réfléchissant bien, je peux peut être faire quelque chose pour toi, les profs inscrivent toutes les notes sur le serveur de la fac, autant te dire que ça serait de la rigolade pour moi de te le pirater !

Veronica : Non, merci Max mais j'aime autant pas.

Mac : Tu pars combien de temps ?

Veronica : quelques jours seulement à priori mais ça va surtout dépendre de l'enquête de mon père sur place

Wallace : Et Piz ?

Veronica : quoi Piz ? Il ne t'a rien dit ?

Wallace : il a passé sa soirée au téléphone avec ses parents, ses contacts à New-York pour m'annoncer ensuite qu'il avait changé d'avis et qu'il ne restait pas à Neptune cet été, je me suis bien douté que tu y étais pour quelque chose, mais je n'ai pas su définir pour quoi exactement !

Veronica : Il a rompu hier soir. Enfin... en quelque sorte...

Wallace : Avant ou Après que tu lui es annoncé ton départ pour Paris ?

Veronica : Alors pour information, Je ne le savais pas encore lorsque nous nous sommes vus, et pour finir de te rassurer je n'ai pas eu le temps de dire quoi que ce soit vu qu'à priori il m'attendait pour m'annoncer sa dernière décision.

Wallace sceptique : es-tu bien sûre ? Il avait l'air malheureux comme les pierres lorsqu'il est revenu à la chambre et je n'ai rien pu lui soutirer

Veronica : je n'ai pas à me justifier, mais je le ferai parce que c'est toi, je te promets que je ne lui ai rien dit, absolument rien dit de mes doutes et mes angoisses et que c'est vraiment lui qui a pris l'initiative de notre rupture.

Mac : bon, vous n'allez pas vous fâcher pour ça quand même ! Si Piz préfère partir faire son stage à New-York, vous pourriez au moins être content pour lui non ?

Wallace : mais je suis content pour lui... et je ne suis pas en train de me disputer avec Veronica, on discutait c'est tout.

Veronica : Wallace a simplement peur que je n'écorche vif son protégé ! Vilaine Veronica, Vilaine ! Tenta Veronica avec sarcasme

Wallace : ça ne serait pas le premier rétorqua celui-ci en retrouvant son humour

Amusée, Veronica leva les yeux au ciel

Veronica : Allez... rassure toi mon BFF... je pars faire le plein de chair fraîche à Paris comme ça je serai sage et douce comme une image à mon retour sur Neptune

Wallace éclatant de rire : Toi douce et sage ??...


* * *


Après l'intermède du matin, Logan n'avait plus réussi à approcher Veronica de la journée. Elle lui avait semblé si affairée qu'il n'avait pas osé aller la voir. Préoccupé par ce que Dick lui avait annoncé, Logan décida de passer directement à l'appartement de Veronica. Ça faisait maintenant une éternité qu'il ne s'y était plus rendu et il n'était pas sûr d'y être le bienvenu mais il avait besoin de connaître les projets de Veronica pour cet été. Il ne savait pas exactement pourquoi mais il fallait qu'il sache.

Grimpant dans sa X-terra après son dernier partiel de l'année, il enfila l'avenue le conduisant à l'adresse de Veronica. D'abord hésitant, il ne se décida pas tout de suite à quitter l'habitacle rassurant de sa voiture. Lui-même trouvait sa démarche incongrue alors il n'osait même pas imaginer comment elle l'accueillerai. Prenant finalement son courage à deux mains il quitta le 4x4 et rejoignit le perron de l'appartement avant de sonner.

Il entendit d'abord le son étouffé d'une chaise que l'on déplace avant que la porte ne s'ouvre... sur Keith Mars en personne.

Logan : Sheriff Mars ! s'exclama-t-il

Keith : je ne suis plus Sheriff, Logan ! Monsieur Mars suffira... Tu désires quelque chose ?

Keith regardait le jeune homme se dandiné devant lui mal à l'aise, il semblait évident qu'il n'avait pas envisagé en sonnant à sa porte qu'il se retrouverait devant lui.

Logan : J'aurai aimé parler à votre fille

Keith : Veronica n'est pas encore rentrée, elle avait beaucoup à faire aujourd'hui

Logan : Ah...

Keith vit la déception se peindre sur le visage de Logan, et bien qu'il ne porta pas particulièrement le jeune homme dans son coeur, il lui proposa d'entrer attendre Veronica à l'intérieur. Ce que Logan s'empressa d'accepter.

Keith n'avait jamais considéré le jeune homme comme une relation valable pour sa fille, mais il devait bien se rendre à l'évidence que les sentiments qui liaient ces deux là ne tenaient pas compte de son sentiment sur la question. Veronica avait sans doute raison finalement. Il avait tout de suite apprécié Piz parce qu'en dehors du fait qu'il était un garçon bien sous tout rapport, il n'avait jamais mis en balance la complicité et l'amour filial que Veronica et lui partageaient. Veronica avec Piz, quoiqu'il arrive, il restait son héros. Avec Logan c'était une tout autre histoire... et au final il n'était pas sur s'il s'interposait dans leur relation qu'elle le choisisse lui plutôt que Logan !

Heureusement, ils n'en étaient plus là et les choses, malgré les sentiments qu'ils avaient tant de peine à ignorer, ne semblaient pas vouloir évoluer à nouveau dans ce sens. Mais était ce qu'il souhaitait à sa fille ? Avait il envie qu'elle continue à courir après des relations sans saveur toute sa vie juste pour qu'il puisse rester sa seule et unique référence masculine... il était loin d'en être convaincu... d'autant que si leur relation à elle et Logan était complexe et torturée la plupart du temps, il voyait bien le bonheur dans les yeux de sa fille quand tout allait bien... étincelle qu'il n'avait plus constaté depuis leur séparation.

Tandis que Logan s'installait dans un fauteuil du salon, Keith, absorbé dans sa réflexion, alla leur chercher deux boissons dans la cuisine, qu'il déposa sur le bar avant de s'adresser à Logan.

Keith : Tu voudras boire quelque chose Logan ?

Logan : euh... oui, merci monsieur Mars, un soda si vous avez.

Keith décapsula les bouteilles et rejoignit Logan dans le salon avant de lui tendre la sienne, puis il s'installa sur le canapé proche de Logan. Le téléviseur était allumé et une retransmission d'un match de baseball se jouait sur l'écran.

Logan se sentait de plus en plus mal à l'aise. Il sentait constamment le regard perplexe de Keith Mars sur lui et ça n'arrangeait pas sa nervosité. Prétextant une erreur d'un joueur sur le terrain, Logan tenta d'engager la conversation.

Logan : Le niveau de l'équipe à considérablement baisser cette année

Keith : c'est vrai, mais on ne peut pas être au top tout le temps, ce qui est important c'est de toujours donner le meilleur de soi, est-ce que tu donnes toujours le meilleur de toi mon garçon ?

Logan manqua de s'étrangler avec la gorgée de boisson qu'il venait de prendre en entendant la question de Keith, il avait bien senti que ce dernier se posait tout un tas de questions quand à sa présence dans son appartement mais il n'était pas préparer à ce qu'il engage la conversation sur ce terrain aussi abruptement et si vite.

Logan : je m'y efforce monsieur Mars, je m'y efforce...

Keith l'observa longuement, et semblant soudain avoir pris une décision il enchaîna.

Keith : c'est bien mon garçon, c'est bien... Je pars pour Paris demain pour une enquête et Veronica m'accompagne, c'est pour cela qu'elle a un peu de retard, elle avait pas mal de détail à régler avant de partir.

Logan ouvrit la bouche pour dire quelque chose et se ravisa.

Keith nota la déconvenue de Logan et se décida à engager la conversation qui lui tenait à coeur.

Keith : Tu tiens encore beaucoup à elle n'est-ce pas Logan ?

Logan : J'essaye de rester à la place qu'elle m'a assigné monsieur Mars. Nous avons enfin plus ou moins trouvé un terrain d'entente, je ne me mêle plus de sa vie, elle fait pareil avec moi et si l'un de nous à besoin l'autre est là mais il est difficile de lutter contre ses sentiments et de faire comme s'ils n'avaient jamais existé en entretenant une pseudo amitié.

Keith regarda longuement Logan. Il savait ce dont ce garçon était capable pour sa fille, il l'avait prouvé à maintes reprises, et il savait aussi que pour les mêmes raisons, il était capable du meilleur comme du pire mais peut être qu'il fallait à nouveau lui donner sa chance pour qu'il révèle enfin le meilleur de lui...

Keith : As-tu déjà été à Paris ?

Logan surpris : Non... enfin si il y a très longtemps à l'occasion d'une tournée promotionnelle pour un film de mon père... mais c'était il y a vraiment très très longtemps...

Keith : que dirais-tu de m'accompagner ? J'aurai peu de temps à accorder à Veronica et si, comme je la soupçonne, elle entreprend de me filer la main sur l'affaire qui nous conduit là-bas, je ne pourrai pas être tout le temps avec elle pour la protéger, d'autant que nous serons en pays étranger et qu'elle ne connaît rien ni personne là-bas, je crois que ça me rassurerait de savoir que vous êtes tous les deux pour vous épauler, et je suis persuadé que nous ferions du meilleur travail. Qu'en dis-tu ?

Logan fixait Keith hébété. Il n'aurait jamais envisagé que le père de Veronica qui l'avait plusieurs fois chassé de chez lui pour s'en être pris à elle, puisse un jour lui proposer de rejoindre son équipe le temps d'une enquête. D'autant qu'il n'était pas dupe et qu'il avait bien compris qu'il lui proposait uniquement cela pour qu'il puisse passer plus de temps seul avec Veronica. Un doute l'assailli soudain. Et s'il avait mal compris ce que Keith attendait de lui ? Et si Keith ignorait la nature de la relation qu'il entretenait avec Veronica depuis leur rupture ?

Logan : Monsieur Mars...

Keith : Keith s'il te plait...

Logan : Keith... Je ne suis pas certain que Veronica verrait ça d'un très bon oeil ! Je ne suis pas sur d'avoir vraiment bien compris ce que vous attendez de moi ?

Keith regarda Logan se débattre avec ses doutes d'un air bienveillant et un large sourire étira ses lèvres tandis que Logan lui posait cette question.
Keith : Écoutes mon garçon, c'est simple. J'ai besoin de quelqu'un pour veiller sur Veronica pendant notre séjour à Paris et elle n'a pas son mot à dire sur le sujet, donc soit tu en es, soit je demande à Léo de nous accompagner, c'est toi qui décide !

Bloquant sur le nom de Léo, Logan se redressa dans le fauteuil et s'exclama : J'en suis !

Keith sourit franchement en lui tendant une main que Logan s'empressa de serrer, un sourire radieux sur le visage.

Logan : Monsieur M.. Pardon, Keith se reprit-il lorsqu'il vit Keith froncer les sourcils d'un air entendu, je peux vous poser une question ?

Keith se réinstalla confortablement dans son canapé : vas-y mon garçon, je t'écoute.

Logan : Pourquoi ne pas avoir choisi Piz pour veiller sur Veronica ?

Keith dont le sourire s'agrandit encore plus : Parce que là pour le coup Veronica n'aurait pas du tout vu ça d'un très bon oeil !... Il a rompu.





Logan ne s'était pas attardé après la proposition de Keith bien que celui-ci lui ait proposé d'attendre Veronica avec lui et de partager leur dîner. Il avait juste demandé à Keith de ne pas informer Veronica du fait qu'il se joignait à eux pour le séjour afin d'être certain qu'elle ne ferait pas tout son possible pour le faire changer d'avis.

Le coeur léger bien qu'un peu anxieux quant à la réaction de Veronica, il avait rejoint sa suite afin de prendre ses dispositions pour le départ du lendemain

Veronica avait profité des derniers instants à passer auprès de ses amis et s'est donc tard dans la soirée qu'elle avait poussé la porte de l'appartement. Son père était endormi sur le canapé devant le téléviseur allumé et les reliefs du repas trônaient sur le bar de la cuisine.

Elle débarrassa rapidement la cuisine puis éteignit le téléviseur avant de poser doucement sa main sur le bras de son père.

- papa ?

- ...

- Papa ?... c'est bon je suis rentrée. Il est tard tu devrais aller te coucher dans ton lit, tu vas avoir mal au dos sur le canapé

- ...

- Papa ?

- Veronica ?

- J'en ai bien peur !... ironisa-t-elle avec humour en regardant son père se tirer difficilement du sommeil, Oui, c'est moi. Il est tard et on a de la route demain.

- Oui... oui... répondit Keith dans un semi brouillard

- Tu t'es endormi devant le match ?

- Oui... entre autre, pourquoi rentres-tu si tard ? demanda Keith en se redressant sur le canapé.

- Je suis passée prévenir Wallace de mon départ et j'ai vu Mac et Max. On a discuté et je n'ai pas vu l'heure passer

- Ah d'accord... Tes affaires sont prêtes pour demain.

- J'ai déjà commencé à préparer ma valise ce matin avant de partir pour Hearst, il ne me reste plus que quelques affaires à ajouter et vérifier que je n'ai rien oublié. Et la tienne ?

- Ma valise ?... Oui oui, c'est bon, tout est prêt pour ma part, nos passeports sont dans ma sacoche et j'ai préparé un sac avec tout ce qui pourrait nous être utile sur place, pour l'enquête.

- Bien, je vais terminer et je me couche. Tu devrais aller en faire autant.

- tu as dîné ?

- Non, mais je suis bien trop énervée par notre départ pour ça. Je prends une pomme dans ma chambre en cas de creux, ça te va ? Ajouta-t-elle devant le froncement de sourcil de son père.

- ok. Je ferme et je vais me coucher aussi...

Et Keith se leva pour aller fermer la porte d'entrée à clefs tandis que Veronica se dirigeait vers sa chambre.

- Oh fait chérie !

- Oui ? fit Veronica en pivotant sur elle-même

- J'allais oublier.

- Oui ?

- Tu as vu Logan aujourd'hui ?

Stupéfaite devant l'incongruité de la question, Veronica bafouilla quelque peu en répondant.

- Non, oui... enfin oui, je l'ai aperçu ce matin à la fac... pourquoi ?

Keith sourit devant la réussite de son petit effet et d'un geste vague de la main ajouta :

- non non comme ça... je me demandai c'est tout...

Perplexe Veronica observa un instant son père avant de hausser les épaules et d'entrer dans sa chambre.

Le sourire de Keith s'accentua tant qu'il lui fut bientôt impossible de réfréner un fou rire qu'il s'empressa de dissimuler dans une pseudo quinte de toux en entrant prestement dans sa chambre.

"C'est sûr... elle va me détester !"





Keith et Veronica venaient enfin de rejoindre l'Aéroport International de Los Angeles via la voiture avec chauffeur que leur client, Monsieur Armstrong, avait mis à leur disposition. Cela n'avait duré que peu de temps et l'excitation du départ pour la France n'était pas retombée, bien au contraire. Veronica avait vainement tenté d'en apprendre davantage sur l'affaire qui les emmenait si loin mais Keith était resté muet sur le sujet, prétextant qui lui expliquerait tout une fois qu'ils seraient confortablement installés dans l'avion en partance pour Paris. Avec 10h30 de vol, ils auraient très largement le temps de développer l'affaire en question.

Veronica : Papa nous devons faire enregistrer nos bagages. Tu as les billets ?

Keith : Oui oui, ne t'inquiète pas, Monsieur Armstrong a fait le nécessaire et m'a fait porter les billets hier. Nous avons un peu de temps avant le départ, allons boire quelque chose, nous enregistrerons nos bagages ensuite.

Veronica : Papa ça serait plus simple si nous commencions par enregistrer nos bagages, nous aurions tout le temps ensuite de flâner avant le départ.

Keith insistant : Non Veronica, je préfère aller prendre un café d'abord, allez, arrête donc de râler cinq minutes et viens.

Veronica : Mais papa...

Keith : Veronica s'il te plait, cesse de discuter tout ce que je dis !

Veronica en soupirant : très bien... n'empêche ça aurait été plus simple de faire enregistrer nos bagages d'abord poursuivit-elle en marmonnant.

Keith leva les yeux au ciel tandis qu'il l'entraînait vers une table de la cafétéria de l'aéroport à laquelle ils s'installèrent avant de commander leurs consommations.

Tandis qu'ils buvaient tranquillement leurs boissons chaudes Keith ne cessait de regarder sa montre. Amusée Veronica ne pu résister à la tentation de le taquiner

- Tu vois, si tu avais fait comme je te l'ai dit, tu ne resterais pas là les yeux braqués sur la trotteuse de ta montre à te demander si nous aurons le temps de faire enregistrer les bagages et passer la douane avant le départ !

- Je n'ai pas les yeux "braqués" sur ma montre, qu'est ce que tu vas t'imaginer... toute façon sache jeune fille qu'en tant que père je sais exactement ce que je dois faire....

- si tu le dis... tu attends quelqu'un alors ? Renchérit-elle ironique

- tu ne crois pas si bien dire !

Veronica se redressa sur sa chaise.

- Ah bon ? Qui ?

- tu verras bien...

- Léo ? Insista Veronica que la curiosité avait piqué.

- j'ai dit : tu verras bien !

- Papa, je croyais que nous ne partions que tout les deux ! C'est quoi ce nouveau plan ?

- Veronica... je répète : tu verras bien !

Boudeuse Veronica se rassit dans le fond de son siège en croisant les bras bien décidée à utiliser tous les moyens pour faire parler son père... même les plus puérils. Keith la regarda un instant se demandant s'il n'allait pas lui dire finalement quand il "l" 'aperçu près du guichet d'embarquement pivotant sur lui-même en scrutant le hall de l'aéroport espérant les apercevoir.

Vérifiant que Veronica était toujours occupée à bouder, le nez baissé et le regard plongé dans la contemplation d'une de ses chaussures. Keith Lui fit discrètement un signe de la main quand Son regard s'égara sur les tables de la cafétéria. Au sourire qui Lui rendit, Keith su qu'Il les avait enfin trouvé et il le regarda s'avancer discrètement derrière Veronica pour les rejoindre.

Keith s'adressant à Veronica : Je serai toi, j'arrêterai rapidement de bouder... la prévint-il

Veronica : Ah oui et pourquoi ? demanda-t-elle en relevant la tête... Tu as l'intention de me répondre maintenant ?

Keith un large sourire sur les lèvres lui désignant de la tête un point derrière elle : ça ne sera pas là peine, voilà ta réponse...

Surprise du regard entendu de son père et de son large sourire qui en disait long sur ce qui se tramait, Veronica pivota lentement sur sa chaise avant de bloquer sur l'image de Logan s'approchant nonchalamment d'eux, un sourire espiègle accroché à son visage et le regard moqueur... si elle avait pu voir au-delà des apparences elle y aurait lu aussi une grande inquiétude directement liée à l'expression d'ébahissement qu'elle n'essayait même pas de dissimuler... inquiétude qui ne décrut pas quand arrivé près d'elle, il put lire de la colère dans ses yeux... colère qu'elle s'empressa de retourner contre son père.

Veronica : Je peux savoir ce qu'il fiche ici ?

Keith : Veronica...

Logan posant ses bagages près des leur et s'asseyant à leur table : Je suis là tu sais, tu peux aussi me le demander directement...

Veronica furieuse : Dis moi que c'est un hasard, dis-moi que tu attends ton vol pour un endroit à l'extrême opposé de celui où nous nous rendons !... Allez, dis le moi !

Logan s'assit plus confortablement sur son siège en apposant bien son dos contre le dossier, les bras croisés devant lui.

Logan impitoyable : je vais à Paris. Je vous accompagne et je resterai avec toi toute la durée du séjour.

Veronica accablée : C'est un cauchemar, Papa dis-moi que c'est un cauchemar...

Keith qui avait observé la scène avec amusement devant les efforts que faisait Veronica pour garder contenance et ceux de Logan pour ne pas afficher son dépit, se décida enfin à prendre la parole.

Keith : Veronica... C'est moi qui ai demandé à Logan de nous accompagner. Léo n'était pas disponible mentit-il. J'avais besoin de savoir que quelqu'un veillerai sur toi le temps du séjour.

Veronica : Mais papa s'exclama-t-elle, je t'ai TOI pour veiller sur moi, je n'ai besoin de personne d'autre... Et puis pourquoi LUI ??? Ajouta-t-elle se faisant suppliante.

Keith : Dois-je te rappeler ENCORE une fois que je suis ton père et que tu n'as pas à discuter mes décisions Veronica ? puis rapprochant son visage du sien par dessus la table il ajouta : J'aurai bien demandé à Piz de nous accompagner... mais aux vues des circonstances je me suis dit que tu ne l'aurais sûrement pas très bien pris !

Dépitée devant les arguments de son père et très en colère, Veronica se renfrogna sur sa chaise, s'emmurant dans un silence qu'elle avait bien l'intention de maintenir tout le temps du séjour...


* * *


"Dieu qu'elle pouvait être agaçante lorsqu'elle se conduisait comme ça" pensa Keith tandis qu'ils s'installaient dans l'avion en partance pour Paris.

Glaciale Veronica s'était d'office octroyée la place près du hublot tandis que sur un signe de tête de Keith, Logan, pas convaincu que ce fut une bonne idée, s'installait sur le siège près d'elle. Soupirant bruyamment elle s'était alors résolument tournée vers la vue qui s'offrait à elle, affichant ainsi s'il en était encore besoin qu'elle ne démordrait pas de ses positions. Levant les yeux au ciel dans une mimique consternée Logan avait interrogé du regard Keith qui s'installait à son autre côté près de l'allée. Keith haussa les épaules. Le voyage allait leur paraître bien long...

Veronica se mordit la lèvre tout en fixant la piste qui s'était mise à filer à toute allure tandis que l'avion s'apprêtait à décoller. Elle savait qu'elle se comportait comme une sale gamine capricieuse... mais à quoi s'attendaient-ils donc de sa part avec un plan aussi fumant ?...

Veronica refusait catégoriquement que les choses lui échappent, ça la rendait vulnérable, fragile et dépendante... elle voulait pouvoir tout contrôler de ce qui lui arrivait, de ses décisions à ses actions, dans le moindre détail ; elle ne voulait plus jamais avoir à dépendre du regard, du jugement, de la volonté ou du bon vouloir de qui que ce fut, elle s'était promise que plus jamais personne n'aurait le pouvoir de la blesser... alors coûte que coûte elle voulait garder ce pouvoir, le pouvoir sur les choses, les événements et aussi sur les gens... et là tout lui échappait, même son père et son indéfectible soutien... depuis quand lui et Logan s'étaient-ils trouvés suffisamment de points communs et d'affinité pour comploter ainsi ensemble ???... et dans son dos en plus !!!... elle hallucinait... mais ils allaient le regretter... ça... elle s'en faisait la promesse, ils lui paieraient... pour les jours qui allaient suivre, elle allait faire de leur vie un véritable enfer... Ils n'associeraient plus jamais Paris à la plus belle ville d'Europe... mais comme à la pire croix qu'ils n'aient jamais eu à porter... ELLE !

Un instant fugace un sourire entendu flotta sur les lèvres de Veronica... vite dissimuler lorsqu'une chemise cartonnée atterrit sur ses genoux tandis que son père se lançait dans la description du dossier qui les attendait sur place.

Voilà pour le chapitre 2.... maintenant... le chapitre 3 !

Allez... c'est parti !

Bien qu'ils aient déployé des trésors de patience et de bonne volonté, Keith et Logan n'avaient pas réussi à faire décrocher un mot ni même un regard à Veronica. Et c'est dans une ambiance tendue qu'ils avaient tous posés le pied sur le sol français.

Après être passés au contrôle puis avoir récupéré leurs bagages, Keith les avait entraîné vers la station de taxi devant l'aéroport.

Profitant du fait que Logan marchait devant eux alors qu'ils se dirigeaient vers la sortie. Keith tenta une ultime approche auprès de Veronica.

Keith : Tu comptes faire la tête pendant tout le séjour ?

Veronica se renfrogna à nouveau en réinstallant correctement les écouteurs de son ipod sur ses oreilles avant d'en monter le son.

Keith soupira : Décidément, je ne sais pas de qui tu tiens pour être aussi têtue mais...

Veronica s'arrêta et retenant son père par le bras : Tu n'avais pas le droit de me faire ça ! Alors maintenant au lieu de te fatiguer à essayer de me faire la conversation, conversation dans laquelle de toute façon, quoique j'avance comme arguments, tu me donneras systématiquement tort, va donc faire le beau avec Logan, vous vous êtes bien trouvé tous les deux finalement, c'était bien la peine de me mettre constamment en garde contre lui pour en arriver là ! Ajouta-t-elle en reprenant son chemin à la suite de Logan qui ne semblait pas leur prêter attention.

Keith : Tu ne vois que ce qui t'arrange Veronica, ou qui va dans ton sens... si tu ouvrais les yeux tu te rendrais compte finalement que les choses ne sont pas ni si terribles, ni si insurmontables. Que tu n'es pas la seule à avoir fait du chemin depuis l'époque du lycée, de la mort de Lily et du départ de ta mère... les gens grandissent, changent, évoluent tout comme leurs priorités et les choix qu'ils font de leur vie... parfois même certains se rendent compte à quel point ils sont passés près de leur chance sans la voir, pris qu'ils étaient par leur aveuglement. Tu ne peux pas exiger d'un être humain qu'il te donne ce qu'il n'a jamais reçu, tu ne peux pas lui demander de fonctionner autrement que comme on l'a toujours conduit à fonctionner pour se protéger... ça n'est pas qu'il ne veut pas... c'est juste qu'il ne peut pas car il ne sait pas... Par contre tu peux lui donner du temps, de la patience et de la compréhension... ça a quelque chose à voir avec l'empathie Veronica... A force d'être tournée sur toi et tout ce que tu as vécu ces dernières années, tu as oublié que tu n'avais pas été la seule à souffrir... cette souffrance chacun la gère comme il peut, comme on l'a armé pour la gérer, en avançant droit devant sans regarder autour, en s'enivrant pour oublier, en s'enfermant dans une colère permanente contre le monde entier... penses à ça ma fille, chacun fait comme il peut et avec ce qu'il connait... tu ne peux pas nier tout ce que représente Logan pour toi, tout ce que vous avez partagé, pour une partie de lui qui t'échappe totalement et qui vous éloigne l'un de l'autre... profites de ce séjour pour repenser à tout ça, à tes attentes, à qui il est vraiment, à tout ce que vous gâcher à camper chacun sur vos positions...

Durant toute la diatribe de son père qui la suivait de quelques pas, Veronica avait senti l'émotion monter en elle jusqu'à en avoir mal tandis qu'elle accélérait le pas espérant sans doute inconsciemment échapper aux paroles de son père. Mais rien n'y avait fait. Keith avait continué de lui asséner ses vérités avec la précision d'un scalpel.

Après qu'il se soit enfin tut alors qu'ils montaient dans le taxi qui allait les conduire à leur hôtel, aussi disproportionné que cela puisse lui sembler, Veronica s'était sentie abandonnée, trahie et terriblement seule... seule face à elle-même... à ses travers, à sa responsabilité dans l'échec de sa relation avec Logan... et ça elle n'était pas sûre de pouvoir le supporter.



Arrivés à l'hôtel situé aux abords de la capitale, Veronica ne prit même pas la peine de choisir sa chambre, elle s'engouffra prestement dans la première qu'on leur présenta et sans même en faire le tour, trop fatiguée et contrariée par les derniers évènements, elle se jeta littéralement sur son lit. Après tout ce temps passé sur un siège d'avion il lui sembla être le plus confortable et le plus douillet des havres. Sitôt sa tête posée sur l'oreiller, elle dormait déjà.

Keith que l'attitude prolongée de Veronica contrariait ne put quant à lui se résoudre à en faire autant. Une fois ses bagages défaits, il sortit dans le couloir et alla toquer discrètement à la porte de la chambre de Veronica. N'obtenant pas de réponse, il ouvrit discrètement le battant de la porte et ne pu que constater qu'elle n'avait même pas pris la peine d'ôter son blouson avant de s'endormir. Attendri, un sourire étira ses lèvres tandis qu'il refermait la porte.

- Mr Mars...

Keith sursauta, tout à la contemplation de sa fille, il n'avait pas entendu Logan se glisser derrière lui.

- Keith... Logan, je t'ai déjà dit de m'appeler Keith chuchota-t-il

- pardon... je...

- c'est rien, c'est rien.... elle dort, si tu voulais lui parler il va falloir que tu attendes encore un peu... je te conseillerai même d'attendre demain, elle aura récupérer et avec un peu de chance... que dis-je... beaucoup de chance, elle aura les idées suffisamment claires pour accepter de voir les choses sous un autre angle !... En attendant mon garçon si tu allais te reposer un peu toi aussi...

- j'aurai plutôt opté pour un peu de détente autour d'un soda au bar de l'hôtel si vous voyez ce que je veux dire...

- oui... tu as raison acquiesça Keith en posant un bras paternel sur les épaules de Logan et en l'entraînant vers les escaliers, ...un bon verre... 11h sur une lame de rasoir... on a vu plus confortable comme situation...

- je ne vous le fais pas dire... renchérit Logan avec humour... à côté de ça je me doutai que ce séjour serait tout sauf ennuyeux... je ne m'en sors pas si mal finalement, je suis toujours entier et vivant...

- chuttttt malheureux ! Si elle venait à t'entendre... manquerai plus que tu lui mettes ce genre d'idées dans la tête maintenant... j'ai déjà bien à faire ici avec cette sulfureuse fiancée égarée...

A ces mots Logan ne put contenir un rire. Il se sentait bien avec Keith.

"Veronica se rend-t-elle seulement compte de la chance qu'elle a d'avoir un père tel que Lui ?"

Le lendemain matin, c'est détendue et reposée que Veronica ouvrit les yeux sur une chambre à la décoration simple et chaleureuse. Le soleil entrant à flot par la fenêtre inondait la pièce d'une lumière douce et chatoyante. Un sourire se dessina sur le visage de Veronica et s'étirant avec volupté. Refermant les yeux de plaisir un instant, elle se rendit compte qu'elle mourrait de faim. Soudain plein d'énergie elle sauta de son lit et récupéra son sac de voyage qu'elle avait négligemment jeté sur la commode la veille avant d'entrer dans le cabinet de toilette attenant à sa chambre. Elle était à Paris... "Paris !!!!!"

Alors qu'elle prenait sa douche, elle entendit qu'on frappait à sa porte. S'attendant à trouver son père sur le pas de sa porte, elle s'enroula prestement dans une serviette de toilette avant d'aller lui ouvrir.

Quels ne furent pas sa surprise... et son malaise de se retrouver nez à nez avec Logan. Elle avait presque réussit à oublier qu'il les avait accompagné et il se tenait là devant elle, un bras relevé au-dessus de sa tête s'appuyant sur le chambranle de la porte et l'autre sur sa hanche dans une attitude très provocante... trop provocante.

- Logan ?

- Mars... jolie ajouta-t-il en la repoussant à l'intérieur pour entrer... j'imagine que ça n'est pas pour moi cette tenue ? Au regard furibond qu'elle lui jeta, il sourit franchement et poursuivit : dommage...

- Je peux savoir ce que tu fais dans ma chambre ?

- Alzheimer ??... Je te signale que tu viens de m'y faire entrer

- Non, j'ai juste ouvert la porte pensant trouver mon père

- Ah... je me disais aussi...

- tu penses bien que si j'avais su que c'était toi je n'aurai même pas pris la peine de venir t'ouvrir

- c'est bien ce que je me disais... Quel est le programme de la journée ? La Tour Eiffel, Le Louvres, Le quartier St Michel, les quartiers coquins ??? Insista-t-il tandis que Veronica s'enfermait à nouveau dans la salle de bain pour finir de s'habiller

- Ne t'en déplaise lui cria-t-elle à travers la porte, je passe ma journée avec mon père, on est pas venu pour faire du tourisme, mais si ça te tente ajouta-t-elle en sortant mais cette fois habillée et prête à l'attaque, tu peux toujours aller t'encanailler, j'expliquerai tes penchants à mon père, il comprendra ne t'en fais pas...

Logan prit un air faussement contrit

- Tu vas être super méga déçue... Ton père est parti depuis longtemps déjà et il m'a chargé de m'occuper de toi répondit-il en plissant légèrement les yeux et en s'approchant de sa démarche de félin beaucoup plus près d'elle qu'elle n'était capable de le supporter...

Instinctivement Veronica porta sa main à sa gorge et recula de quelques pas.

Ne perdant rien de l'attitude de Veronica, Logan se rapprocha encore et d'une voix de basse ajouta : si tu veux, j'ai plein de suggestion à te faire pour nous occuper...

Se ressaisissant, Veronica se redressa et s'arracha à l'emprise de Logan en le contournant. Elle attrapa sa veste et sa besace et se dirigea vivement vers la porte avant de se retourner vers lui. Logan avait pivoté sur lui-même et la regardait ironiquement, les mains croisés devant lui, attendant sa réaction... qui ne tarda pas.

- Pour le moment, j'ai faim, alors je vais me trouver un café sympa et ensuite j'irai découvrir la capitale ! Voilà tu sais tout maintenant alors tu peux aller faire ton rapport de bon exécutant à mon cher papa, et s'il t'a traversé l'esprit que tu pourrais m'accompagner... tu oublies... tu n'es pas le bienvenu !

- Pauvre petite Veronica... renchérit-il amusé... je vais encore devoir te décevoir... mais j'ai des consignes... Pendant tout le temps de votre séjour ici je ne dois pas te quitter d'une semelle... allez ajouta-t-il dans un clin d'oeil tandis qu'il passait devant elle pour lui ouvrir la porte... c'est pas si terrible tu sais, tu verras tu ne pourras plus te passer de moi après ça, tu finiras même par regretter de ne pas avoir accepter ma proposition de tout à l'heure... tant pis pour toi !... On y va ? ajouta-t-il en passant devant elle à nouveau pour sortir.

Rageuse Veronica claqua la porte derrière elle en sortant et enfila le couloir à la suite de Logan.

"Décidément ce séjour n'augure rien de bon !"



Assis près d'elle dans le taxi qui les conduisait vers le quartier St Michel, Logan repensait à ce qui se serait passer dans la chambre de Veronica si elle n'avait pas pris la fuite.

Sur de lui lorsqu'il était venu frapper à sa porte, la situation lui avait totalement échappée lorsqu'elle s'était présentée devant lui, à demi vêtue. Elle lui était apparue si vulnérable sans son attirail de guerrière... Et puis Il avait alors perçut la chaleur de son corps à quelques centimètres du sien, il avait revu et ressenti à nouveau la douceur de sa peau sous ses mains, l'odeur troublante de son parfum, l'envie irrépressible de l'embrasser, de sentir la tiédeur de ses lèvres, le goût de sa langue, de son souffle... La joute oratoire qui avait suivi n'avait fait qu'exacerber ses sens... et il avait totalement perdu pied... jusqu'à ce qu'elle le renvoie dans ses buts !

Soupirant à nouveau, il se maudit copieusement avant de jeter un regard discret vers Veronica qui gardait ostensiblement la tête tournée vers la vitre.

Veronica : Alors Echolls, déjà las de me servir de garde du corps ?

Logan maugréa, cette fille était décidément impossible !

Logan : Je ne m'avoue pas vaincu si facilement, tu devrais le savoir !

Veronica se tournant enfin vers lui, le regard perçant : es-tu sur ?...

Logan se figea l'espace d'une seconde avant de demander : on parle bien de la situation présente n'est-ce pas ?

Veronica le fixa encore un instant avant de retourner à nouveau vers la vitre du taxi en répondant d'une voix lasse : présent, passé... du pareil au même non ?

Logan ne répondit rien et se contenta de basculer sa tête contre le siège en soupirant. Encore une fois il avait tout faux...

Un silence pesant s'installa entre eux et se poursuivit tandis que le taxi les déposait au coeur du quartier devant une brasserie renommée. Profitant du fait que Veronica réglait la course, Logan fit le tour du véhicule pour lui ouvrir la porte.

Veronica : Je suis capable de me débrouiller toute seule tu sais ! N'en fais donc pas tant Echolls... ça en devient surnaturel et tu commences à me faire flipper là !

Un sourire sarcastique illumina le visage de Logan : Tant mieux si tu commences à avoir peur... ça va enfin devenir intéressant... lui susurra-t-il alors qu'elle descendait du taxi

Interloquée Veronica se redressa et le regarda attentivement, cherchant à comprendre le sens exact de ses paroles.

Devant son regard perplexe le sourire de Logan s'accentua à nouveau et il ajouta juste assez fort pour qu'elle en saisisse le sens : ça laisse supposer que tu finiras enfin par baisser ta garde... et je serai là pour voir ça... aux premières loges... Je te promets Mars qu'avant la fin du séjour il te sera impossible de te passer de moi...

Veronica déglutit difficilement puis lui balança un coup de coude dans les côtes.

Veronica : Atterrit Echolls, nous ne sommes pas dans un roman de Barbara Cartland là !

Logan reprenant difficilement sa respiration : C'est clair, je confirme, ses héroïnes sont toutes douces, sensibles, délicates et compréhensives... rien à voir avec toi... par contre je t'aurai bien vu dans Kill Bill...

Le visage de Veronica s'éclaira enfin d'un sourire tandis qu'elle s'imaginait dans un de ses rôles et Logan se félicita d'y être parvenu... "Même au prix d'une ou deux côtes cassées" pensa-t-il en grimaçant et en se tenant le côté droit.

Veronica : Bon Echolls... on fait la paix le temps du p'tit dej ou je m'attaque aux côtes qui te restent maintenant ???

Logan levant la main droite en signe de rédition : p'tit dej s'il te plait !... on poursuivra nos ébats plus tard... dans un lieu plus approprié si ça ne te dérange pas ! Ne put-il s'empêcher d'ajouter

Veronica : Echolls ! Gronda-t-elle en entrant dans la brasserie

Logan ronronnant : j'adore quand tu feules comme ça... trop sexy !

Sur la place St-Michel, Le soleil déversait à présent à flot ses rayons éclaboussant de chatoyantes couleurs la façade des vieilles bâtisses qui entouraient comme un écrin la fontaine scintillante posée en son centre.

Leur petit-déjeuner avalé, la trêve respectée et un semblant de complicité retrouvée, Veronica et Logan se décidèrent pour explorer le vieux quartier et se dirigèrent vers la partie ouest de la place.

Quelque peu dissimulée derrière un kiosque à journaux, ils découvrirent une trouée dans les immeubles baptisée la rue de l'Irondelle et entrèrent subitement dans le très vieux Paris. En effet, le guide qu'ils avaient acheté leur indiquait que les immeubles portant ses noms de rue étant généralement du 18è et parfois même du 17ème siècle.

Veronica et Logan étaient très impressionnés et cela s'accentua encore lorsqu'au croisement de la rue de l'Irondelle et de la rue Gît le Coeur, ils découvrirent une salle d'arme les invitant à rêver au temps des duels.

Veronica lança un regard en coin à Logan. Avec ses yeux brillants et son sourire "banane", il n'avait plus rien du jeune homme dégoûté et blasé de tout. Il semblait fasciné par tout ce qu'ils voyaient. Transporté par tout ce que ça laissait supposé d'histoire. Veronica sentit son coeur se gonfler d'émotion devant ce spectacle si étonnant et se saisit instinctivement de sa main avant de la relâcher tout aussi brusquement réalisant l'énormité de son geste.

Surpris, Logan se tourna un instant vers elle, juste le temps de noter le malaise de Veronica. Elle se tenait la main droite comme si sa vie en dépendait, comme si cette main était dotée d'une volonté propre et pouvait lui échapper à tout moment pour se souder à la sienne. Feignant la lecture des descriptifs du plan de visite que tenait Veronica, Logan se pencha au-dessus d'elle et lui entoura les épaules avec son bras. Veronica se raidit légèrement et leva son regard pensant surprendre de l'ironie dans celui de Logan. Mais rien. Celui-ci semblait totalement absorbé par sa lecture. Rassurée, Veronica se détendit et se laissa aller contre lui.

De son côté, constatant qu'elle n'essayait même pas de se dégager de son étreinte, un sourire se dessina fugitivement sur les lèvres de Logan alors qu'ils reprenaient leur promenade à travers le dédale de ruelles.

Après avoir traversés la vieille rue de Nevers, ils débouchèrent sur la Seine, dont ils longèrent les quais jusqu'à l'Hôtel des Monnaies, après un arrêt de quelques minutes, le temps d'en admirer la façade, ils reprirent leur route le long du Quai de Conti d'où ils pouvaient apercevoir le Palais du Louvres de l'autre côté de la Seine et se promirent de s'accorder du temps pour le visiter plus tard, avant de reprendre leur chemin jusqu'à l'Institut de France dans laquelle se trouve l'Académie Française. Ils continuèrent pendant quelques mètres avant de bifurquer sur leur gauche dans la rue Bonaparte et de longer l'École Nationale des Beaux-Arts. Ouverte à la visite ils s'engagèrent discrètement dans ses jardins et se perdirent un long moment dans l'admiration des nombreuses statues exposées là, toujours serrés l'un contre l'autre.

Veronica se sentait bien. Même les regards, que les trop nombreuses femmes qu'ils croisaient, jetaient à Logan ne parvenait pas à lui gâcher son plaisir. C'est elle qu'il maintenait contre lui, et ils ne semblait absolument pas intéressé par toutes ces marques d'attention.

Légère, elle cadença à nouveau son pas sur le sien et reporta son intérêt sur la visite.

Après avoir dépassés l'Église St Germain des prés, ils s'engagèrent dans la rue des Canettes bien connue des étudiants parisiens pour ses petits bars et troquets et s'attablèrent le temps d'un rafraîchissement avant de repartir. Ils n'avaient pas échangé le moindre mot mais c'est tout naturellement que le bras de Logan avait retrouvé sa place sur ses épaules tandis qu'ils traversaient le parvis St Sulpice avant de remonter vers le Palais du Luxembourg. Là Logan l'entraîna dans les jardins, lui expliquant, pour l'avoir visité plus jeune alors qu'il accompagnait ses parents pour une tournée promotionnelle en France, que c'était Salomon Brosse qui avait été chargé par Marie de Médicis de construire ce Palais sur l'emplacement de l'ancien Hôtel des Luxembourgs et que ce bâtiment était désormais dédié aux réunions des Sénateurs.

Attentive, Veronica restait subjuguée par l'enthousiasme qu'elle lisait sur le visage de Logan tandis qu'il enchaînait ses explications sur le théâtre de l'Odéon qui fut un des hauts lieux de la révolte étudiante de Mai 68, La rue de l'École de Médecine, ancien sentier gallo-romain entre deux vignobles, Le réfectoire du couvent des Cordeliers, Le carrefour de l'Odéon et sa statue de Danton, le passage de la cour de commerce St André avec son célèbre café Procope, un des cafés les plus connus au monde pour avoir servi de lieu de rendez-vous aux comédiens de la Comédie Française et les discrètes cours médiévales de l'Hôtel de Rohan, la tourelle du n°5 de la rue Hautefeuille dernier vestige de l'Hôtel des Abbées de Fécamp ou la Marquise de Brinvilliers, l'empoisonneuse la plus connue du 17ème siècle y avait son appartement...

Logan semblait intarissable et les deux jeunes gens ne savaient plus où donner de la tête, il y avait tant à découvrir, et dans un seul quartier, c'était fascinant. Ils se laissèrent emporter par leur enthousiasme et c'est heureux mais épuisés qu'ils rejoignirent à nouveau la place St Michel, deux bonnes heures plus tard.

C'est le moment que choisit le portable de Veronica pour se mettre à sonner.

Veronica : Allo ?

Keith : Veronica, vous êtes où ?

Veronica : sur la place St Michel dans le 6ème arrondissement.

Keith : Vous avez déjeuné ?

Veronica : Non pas encore, on vient juste de terminer la visite

Keith : On se rejoint à l'Hôtel et on déjeune ensemble ?

Veronica : Je pensais que nous déjeunerions sur place...

Keith : Je vais avoir besoin de vous deux cet après-midi.

Veronica : Dans ce cas d'accord, nous arrivons.

Veronica songeuse raccrocha puis leva les yeux vers Logan. Celui-ci la scrutait du regard, assis sur le rebord de la fontaine.

Logan : un problème ?

Veronica : Non, je ne pense pas, mais mon père semble avoir besoin de nous pour cette après-midi, il nous attend à l'hôtel

Logan : Pourquoi fais-tu cette tête là alors ?

Veronica : non... rien... on trouve un taxi et on y va ?

Veronica se serait faite couper la langue plutôt que de lui avouer qu'elle s'était sentie tellement bien avec lui qu'elle était déçue que ça se termine déjà...



Le trajet du retour vers l'Hôtel se fit en silence, les tensions semblaient estompées, seule restait la magie du moment qu'ils avaient partagé mais chacun se demandait comment les choses allaient évoluer avec ce retour à la réalité.

Pris dans la circulation ils mirent un peu de temps à arriver jusqu'à leur hôtel où ils retrouvèrent Keith qui les attendait attablé dans la salle de restaurant.

A peine installés, il leur exposa ce qu'il avait découvert et ce qu'il attendait d'eux.

***

Levé aux aurores avec pour seuls indices en poche, une photo de la jeune femme, la trace d'une réservation sur un vol Los Angeles-Paris et le nom d'une personne, ayant cherché à joindre plusieurs fois Melle de St Almont, la fiancée évaporée, quelques jours avant sa disparition, Keith avait passé la matinée à courir le tout Paris à la recherche d'informations prouvant le passage de la fiancée récalcitrante dans la capitale.

Commençant par un passage éclair par la Poste Centrale du Louvres, la seule qu'il connaisse et réputée pour être ouverte 24h/24, où il avait pu retrouver l'adresse correspondant au numéro de téléphone accolé au nom griffonné à la hâte sur la carte de visite remise par Mr Armstrong ; il s'était rendu dans le quartier Latin et après avoir sonné à la porte de l'appartement en vain il avait entrepris d'interroger tous les commerçants de la rue, susceptibles d'avoir aperçu la jeune femme de la photo qu'il leur présentait... sans succès. Dépité et ne sachant plus vers quoi orienter ses rechercher il était remonté sonner à nouveau à l'appartement... au cas où... et là la porte s'était entrouverte sur une belle jeune femme brune qui n'avait pas nié connaître la jeune femme de la photo.

Jeune Femme suspicieuse : Qu'est ce que vous lui voulez à Valentine ? S'enquit-elle lorsque Keith lui demanda où il pouvait trouver Valentine de St Almont.

Keith ne souhaitant pas s'étendre sur la question : elle a disparu depuis plusieurs jours sans donner de nouvelles et sa famille est inquiète.

Jeune femme : Valentine n'a pas de famille, nous sommes sa seule famille, moi et les autres filles.

Keith : Les autres filles ?

Jeune femme : Nous sommes danseuses au Crazy Horse, c'est là-bas que j'ai rencontré Valentine la première fois, il y a deux ans. Et c'est aussi pour ça que je vous comprends. Nous parlons toutes anglais là-bas, c'est dû à la diversité des nationalités des danseuses, nous arrivons toutes d'horizons très divers.

Keith : Le Crazy horse ?

Jeune femme mutine : LE Cabaret Crazy Horse, il se situe dans le 8ème arrondissement, avenue Georges V, venez donc nous y voir vous verrez... c'est un des hauts lieux des nuits parisiennes, il est spécialisé dans "l'Art du Nu", mélange de sensualité et d'expression artistique qui célèbre la femme à travers plusieurs tableaux... je suis certaine que ça vous plairait beaucoup ronronna-t-elle dans un chuchotement en posant une main délicate et manucurée sur le torse de Keith.

Rôdé au charme aguichant de la jeune femme, Keith se saisit du poignet de la jeune femme et l'écarta poliment.

Keith : Avez-vous vu Valentine ces derniers jours ?

Jeune femme : Elle a suivi un de nos clients dont elle s'était entiché jusqu'aux Etats-Unis... mais dites moi, c'est de là dont vous venez aussi ? demanda-t-elle soudain sur le qui-vive

Keith : oui, quel est le nom du client qu'elle a suivi aux Etats-Unis ? lui demanda-t-il surpris que son client à lui, s'il s'agissait du même, ne l'ai pas informé de l'endroit où il avait rencontré sa fiancée, ni du fait qu'il connaissait la femme qui avait cherché à la joindre... pour insolite qu'elle soit ça n'était tout de même pas une information banale !

Jeune Femme : Je ne sais pas si je peux vous le dire, Valentine n'appréciera sûrement pas que je révèle ce genre d'information.

Keith : Vous n'avez pas répondu à ma question, avez-vous vu valentine ces derniers jours ?

Jeune Femme : Oui, elle est passée au cabaret avant hier pour rencontrer le patron, elle voulait reprendre sa place mais il lui a dit qu'il n'avait pas besoin de danseuses pour le moment et elle est repartie, je ne l'ai plus revu depuis.

Keith : Vous ne voulez toujours pas me donner le nom du client dont elle s'est entichée ? Ni la raison pour laquelle vous avez cherché à la joindre plusieurs fois la semaine passée ?

La jeune femme regarda Keith un moment sans prononcer un mot, semblant le jauger. Il du finalement passer l'examen avec succès parce qu'elle lâcha un : "Morgan Armstrong" du bout des lèvres, avant de refermer la porte sur elle.

Conscient qu'elle ne lui avait pas tout dit mais déterminé à en apprendre davantage, Keith retourna à l'hôtel d'où il appela Veronica et Logan pour qu'ils le rejoignent... il allait avoir besoin de renfort.

***

Veronica qui n'avait pas perdu une miette des explications de son père : Qu'attends tu nous exactement ?

Keith : Que vous surveilliez les allées venues de Marly Jones, la jeune femme que j'ai rencontré ce matin. Elle habite dans le quartier Latin, voici l'adresse ajouta-t-il en tendant un morceau de papier à Logan et Veronica. Elle a encore des choses à nous apprendre et si effectivement Valentine de St Almont la considère comme sa seule famille, j'ai encore l'espoir de voir débarquer cette dernière dans les alentours de son amie... Pendant ce temps après avoir posé deux ou trois questions à notre cher client qui semble ne pas nous avoir tout raconté non plus, j'irai faire un tour du côté du renommé Crazy Horse... histoire de trouver quelques piste à suivre...

Veronica : Le quartier Latin ?... Dans notre guide il est écrit que le Quartier Latin se situe dans le 5ème et 6ème arrondissement, s'étendant de St Germain des Prés au jardin du Luxembourg... nous avons traversé ces jardins ce matin ! Pourquoi nous avoir fait revenir ? Nous aurions pu nous mettre en planque plus rapidement !

Keith : Pour ça ! répondit Keith en tendant son ordinateur portable à Veronica. J'ai eu l'occasion d'approcher de très près la jeune femme de ce matin ajouta-t-il sans relever les regards moqueurs de Logan et Veronica. Et je lui ai discrètement placé un émetteur sur le bracelet de sa montre... en espérant qu'elle n'est pas à l'enlever tout de suite... donc je pense que cette petite merveille de technologie va à nouveau pouvoir reprendre du service... ajouta-t-il en désignant l'ordinateur que Veronica rangeait dans sa besace.

Le déjeuner expédié, Logan et Veronica se mirent en quête d'une petite voiture discrète à louer. Si le taxi avait l'avantage de toujours les conduire où ils voulaient sans se perdre dans la circulation parisienne, une petite auto leur donnerait sans aucun doute autonomie et fluidité d'action. Et c'était bien de cela dont ils avaient besoin pour le moment.

Une fois trouvé leur bonheur, une petite citadine grise argent passe-partout avec clim et GPS , Logan s'octroya la place de chauffeur tandis que Veronica, son ordinateur portable sur les genoux, tentait d'établir la connexion avec le traceur placé par son père.

- Tu as quelque chose ? S'enquit Logan au bout d'un moment.

- ... pas encore... Tu es dans la bonne direction ? N'oublies que tu n'es pas à Neptune ici Echolls, évite de nous faire remarquer, surveille ton compteur de vitesse....

Logan leva les yeux au ciel en expirant bruyamment.

- Merci Mars... je me demande ce que je ferai sans toi pour me rappeler sans cesse comment bien me conduire...

- Je ne voulais pas te vexer

- Je ne le suis pas non plus... exaspéré mais pas vexé

- exaspéré ?... tourne à droite maintenant sinon t'es bon pour un tour de périf gratuit !... pourquoi exaspéré ?

- parce qu'il faut toujours que tu te sentes obligée de me materner.

Veronica éclata d'un rire sans joie.

- te materner ?... elle est bonne celle-là... j'ai la tête de quelqu'un capable de materner qui que ce soit ?... franchement !!!... Echolls, t'aurais pu trouver mieux quand même...

- N'empêche que moi, tu me maternes poursuivit Logan tout en concentrant toute son attention sur la route.

- Expliques toi

- Fais pas ci, fais pas ça, pas comme ci, pas comme ça, t'aurai pas du, tu devrai, il faudrait mieux... je croirai presque entendre la voix de ma mère, si mon père lui avait seulement donner l'occasion d'en être une.

- la trêve est terminée si je comprends bien ?

- Ai-je tort ?

- A propos de quoi ? demanda Veronica qui pianotait des données à toutes vitesse sur son clavier.

- De ta manière de gérer notre relation...

- Quelle relation ?

- tu ne baisses jamais pavillon n'est-ce pas ?

- pourquoi faire ?

- tu peux arrêter deux minutes de répondre à mes questions par d'autres questions s'il te plait ?

- ça sera la première à gauche, tiens gare toi là il y a une place... regarde, j'ai le signal, ça marche s'exclama Veronica en relevant la tête de son pc, un sourire triomphant accroché aux lèvres.


- ok, fit Logan une fois garé à quelques pas de l'appartement de Marly. On fait quoi maintenant ?

- on attend !

- tu es sûre qu'elle est encore à l'intérieur ?

- en tout cas c'est ce que nous indique le traceur.

- et si ton père l'avait mal fixé et qu'il était tombé ?

- ... alors faudrait me dire comment expliquer le fait qu'il se mette à bouger maintenant argua-t-elle le regard fixé à son écran

- on ne sait même pas à quoi elle ressemble...

- il suffit juste de suivre le traceur... arrête donc d'envisager le pire...

- t'as raison, on dirait toi !

Veronica relevant la tête un instant le fusilla du regard avant se remettre à surveiller le traceur.

- Je pense qu'elle bouge vraiment cette fois s'exclama-t-elle soudain... le traceur a vraiment bougé

- brune, grande, élancée, des jambes de rêve et un corps de déesse c'est ça ?

- comment veux-tu que je le sache rétorqua Veronica agacée sans quitter son écran des yeux.

- parce que moi je pense que je l'ai en visu... et quel visu !!!... tout simplement sublime...

A ces mots, Veronica reporta toute son attention sur la femme qui venait de sortir de l'immeuble et qui se dirigeait vers une voiture noire, de l'autre côté du trottoir. Consultant à nouveau son écran, force fut pour Veronica de constater que Logan semblait avoir raison.

- suis-la intima Veronica en constatant que le point rouge sur l'écran avait suivi la trajectoire utilisée par la jeune femme brune... je pense que nous la tenons.

- et c'est parti s'exclama Logan en tournant la clef dans le contact.

Le véhicule de Marly Jones, suivit à distance par celui de Veronica et Logan, s'inséra dans la circulation du boulevard St Germain jusqu'au Pont de la Concorde où elle rattrapa la voie Rive Gauche avant de traverser la Seine par le Pont de l'Alma et de s'engouffrer vivement dans un parking souterrain. C'est alors qu'ils constatèrent qu'ils se trouvaient sur l'avenue Georges V à quelques mètres du Cabaret Crazy Horse.

- Et là, on fait quoi ? Interrogea Logan hésitant à descendre à la suite de la petite auto noire de Marly Jones.

- si tu descends, avec les tonnes de béton, je n'aurai plus le signal, il faut que tu nous trouves une place à proximité pour planquer au cas où ça s'éterniserai, moi je descends, je vais essayer de ne pas la perdre. On se retrouve devant le cabaret.

- à vos ordres chef ironisa Logan.

Veronica haussa les épaules avant de descendre pour aller lire sur le plan d'accès du parking souterrain les autres possibilités qui s'offrait à Marly pour échapper à sa vigilance. La chance était de son côté, il ne semblait pas y avoir d'autre issue que les escaliers en colimaçon qu'elle apercevait à quelques pas.

Feignant d'admirer la devanture des magasins, le casque de son ipod fictivement branché, vissé sur sa tête, elle guettait la sortie de la jeune femme quand elle l'aperçu dans le reflet de la vitrine du magasin, se dirigeant vers la petite porte sur le côté du cabaret.

Discrètement Veronica la suivit jusqu'à ce qu'elle pousse la porte et disparaisse derrière après avoir inséré une carte magnétique dans la fente d'un boîtier électronique placé au-dessus de la poignée. A tout hasard Veronica tenta sa chance à nouveau et appuya sur le battant de la porte qui refusa de s'ouvrir. "Ça aurait été trop beau, pas deux fois dans la même journée quand même". Soupirant elle pivota sur elle-même et se retrouva nez à nez avec un Logan encore essoufflé d'avoir couru pour la rejoindre.

- Pas moyen de se garer dans cette ville ! Se plaignit-il en reprenant son souffle plié en deux les deux mains posées sur ses cuisses. J'ai du joué un peu aux auto-tamponneuses dans une rue transversale pour que nous ayons quand même une vue stratégique sur l'entrée du cabaret.

- Parfait... parce que là nous ne pouvons rien faire de mieux que de retourner à la voiture et d'attendre que Marly Jones ne ressorte. La porte est sécurisée par un boîtier magnétique et je n'ai pas Mac sous la main pour me fabriquer une carte maison chuchota-t-elle en lui désignant discrètement l'entrée où avait disparu la jeune femme.

Résignés à une longue attente, ils retournèrent à la voiture, non sans avoir craquer au passage devant les appétissantes viennoiseries exposés à l'étal d'une boulangerie rencontrée sur leur chemin.




Cela faisait quelques heures déjà qu'ils étaient là, assis côte à côte dans la voiture, occupés à surveiller la façade du cabaret. En vain, Marly Jones n'était pas réapparue et personne ressemblant de près ou de loin à Valentine de St Almont ne s'était présenté dans le viseur du numérique que Veronica avait dégainé.

Veronica et Logan commençaient sérieusement à trouver le temps long.

- et que va-t-on faire si elle ne se présente pas ? La questionna Logan sans détourner son regard de l'entrée des coulisses.

- Je ne sais pas... il est tard déjà, les filles doivent être toutes arrivées et en train de se préparer. Si j'étais Valentine et que j'essayais de passer inaperçue je crois que je profiterai de l'arrivée des clients pour me faufiler dans les coulisses discrètement. Le premier spectacle est à 20h30...

- ... et il n'est que 18h... ça nous laisse encore 2h30 à attendre... en espérant qu'elle choisisse de faire comme tu as dit, parce que si elle choisit de se pointer entre les 2 spectacles... c'est 4h qu'il nous faudra patienter... ne crois-tu pas que nous devrions prendre des places, nous serions peut-être plus utiles à l'intérieur non ?

- Mon père doit venir pour rencontrer le gérant, quant à nous, coincés parmi les spectateurs dans la salle, je ne vois pas comment nous pourrions voir ce qui se passe dans les coulisses...

- oui mais au moins il y aurai quelque chose à voir répondit malicieusement Logan.

- je te retrouve bien là...

- j'ai dit "voir", je n'ai pas dit "toucher"... détends toi Mars...

Veronica allait lui retourner une réplique bien sentie lorsqu'elle aperçu une jeune femme frappant à la porte des coulisses.

- Regarde fit brusquement Veronica en se redressant sur son siège passager... pourquoi frappe-t-elle à la porte ? Si elle fait partie du spectacle elle doit avoir sa carte aussi logiquement non ?

- à moins qu'elle l'est oubliée... ou même perdue...

- oui mais nous ne pouvons écarter l'éventualité qu'il s'agisse de Valentine... et on sait que Valentine n'a pas été réembauchée... donc qu'elle n'a plus de pass... Allons voir de plus près ajouta-t-elle s'apprêtant à sortir de la voiture.

- oui... bien sûr ironisa Logan en la retenant par le bras... et tu vas faire quoi une fois devant elle ? "Bonjour mademoiselle, je suis Veronica Mars, engagée par votre fiancé pour vous récupérer et vous réexpédiée aux Etats-Unis illico-presto alors si vous vouliez bien me suivre ça m'arrangerai" ?... c'est ça que tu veux Mars ?

- J'improviserai répondit Veronica en ouvrant à nouveau la portière.

- Non non, c'est moi qui y vais... et toi tu restes là ! rétorqua Logan en sortant de la voiture.

- tu comptes lui faire ton numéro de charme pour l'appâter Echolls ? demanda sèchement Veronica en se penchant sur le siège conducteur pour lui parler à travers la vitre baissée avant qu'il ne s'en aille.

- exactement Mars... ça marche toujours... même avec toi... pourquoi pas à Paris lança-t-il dans une pirouette avant de s'engager dans la ruelle pour rejoindre l'inconnue.

- Maudit sois-tu Echolls !... toi et ton incroyable suffisance ! marmonna Veronica en se réinstallant sur son siège avant de s'armer de son objectif afin de ne rien rater de se qui allait se passer.

Veronica ne décolérait pas. Elle avait observé Logan se diriger vers la jeune femme nonchalamment et après une brève discussion elle les avait vu passer la porte des coulisses qu'une autre jeune femme toute en strass et en paillettes leur avait ouverte.

Depuis plus rien...

Ça faisait plus d'une heure qu'elle guettait son retour lorsqu'elle le vit réapparaître par la même porte, ce sourire qui la rendait dingue accroché sur les lèvres.

- Alors ? L'interrogea-t-elle dès qu'il se fut réinstallé côté conducteur.

- alors ?... Je peux d'ores et déjà te dire que si toutes les françaises sont aussi accueillantes que ces demoiselles... je ne vais pas tarder à emménager par ici ! répondit-il dans un clin d'oeil grivois.

- Echolls... nous ne sommes pas venus ici pour que tu soulèves toutes les filles du coin mais pour chercher des informations précises et...

- qui te dit que je n'ai pas d'informations ?... Les filles se montrent toujours très bavardes avec moi... tout au moins avant que je ne m'occupe personnellement d'elles parce qu'après...

- Echolls, t'es gentil, tu me dispenses de tes commentaires sur tes exploits sexuels... merci ! Maintenant raconte-moi ce qu'il s'est passé et ce que tu as appris.

- T'es franchement pas marrante Mars... d'autant que tu ne t'en ai pas toujours plainte... ok ok ok lança-t-il quand il croisa le regard furieux de Veronica... on se remémorera ça plus tard. Aoutch ! s'exclama-t-il en réponse au coup que Veronica, pour le faire taire, venait de lui asséner avec la pochette contenant les éléments de l'affaire que son père leur avait remis dans l'avion.

- Bon, tu vas parler Echolls maintenant ?

- hum je t'adore en tigresse Mars... si tu pouvais jute attendre que l'on soit dans un endroit plus confortable pour notre petite séance de sado... c'est bon j'arrête ! Ajouta-t-il les deux mains levées en signe d'abandon tandis que Veronica menaçait de l'assommer à nouveau avec la pochette.

- Alors ?

- Alors tiens fit-il en lui tendant une feuille de papier. La jeune femme que tu as vu tout à l'heure n'était pas Valentine, juste une autre danseuse qui avait effectivement oublié son pass précisa-t-il en lui lançant un regard appuyé genre : "tu vois j'avais raison". J'ai donc tenté le tout pour le tout et je me suis fait passer pour le petit frère de Valentine, je sais, pour avoir pas mal fréquenter ce genre d'endroit sur Neptune, que les danseuses ne parlent jamais de leur famille, la honte sans doute... Pour la plupart, elles n'ont que des contrats d'un an qui ne sont que très rarement renouvelés... ça laisse peu de temps au final pour lier de vraies relations.

- et donc ?

- heureusement tout le monde parle anglais là-dedans je n'ai donc pas eu besoin de faire des efforts draconiens pour ne pas massacrer la langue de Molière, ce qui m'aurait irrémédiablement grillé. j'ai expliqué que je n'avais pas vu ma soeur depuis plus de cinq ans, depuis mon départ en fait pour les Etats-Unis où j'avais entrepris de poursuivre mes études, que j'étais de retour sur le sol français depuis quelques jours et que n'ayant pas d'adresse où la trouver, je m'étais rendu ici directement car c'était la seule information que j'avais pu trouver sur une carte qu'elle m'avait envoyé il y a deux ans et où elle m'informait qu'elle venait d'être engagée comme danseuse au Crazy Horse.

- Et ?

- Et voilà, tu as le résultat de mon petit numéro de pauvre petit frère à la recherche de sa grande soeur sous les yeux... c'est l'adresse de Valentine de St Almont à Paris. Elle l'a refilé à la danseuse qui est aussi la copine du gérant dans l'espoir qu'elle arriverait à le faire changer d'avis quant à son éventuel réembauche. Il y a un numéro de téléphone aussi.

- ok, bon boulot Echolls fit Veronica tandis qu'elle prenait connaissance de l'information. Et c'est quoi l'autre numéro de téléphone au dos ? Son cellulaire ?

Logan détourna les yeux de Veronica, semblant intéressé soudainement par un point invisible sur le trottoir d'en face.

- c'est le numéro de la jeune femme que j'ai abordé avant d'entrer... il semblerait qu'elle n'est pu résister à mon charme ravageur... à moins que ça ne soit à mon numéro de pauvre petit garçon perdu... les femmes aiment bien ça généralement... précisa-t-il en la regardant à nouveau, tentant désespérément de réfréner un sourire de satisfaction en constatant la mine agacée et le regard noir que Veronica lui jetait tandis qu'il terminait sa phrase.

- Retiens tes hormones Echolls, je t'ai déjà dit que je ne t'avais pas emmené en France avec moi pour que tu fasses le joli coeur avec le tout Paris.

- Ah oui... parce que c'est toi qui m'a emmené avec toi à Paris ? Insista-t-il baissant la voix et se penchant légèrement vers elle.

Il était si proche qu'elle sentit la chaleur de sa peau, si proche qu'elle crut entendre les battements de son coeur... ou était-ce son propre coeur qui lui martelait la poitrine ?... elle avait beau savoir qu'il faisait tout pour la déstabiliser, elle ne pouvait réfréner l'excitation qui montait en elle. Elle aurait voulu s'abandonner dans ses bras. Elle mourait d'envie de sentir ses mains frôler, caresser et serrer son corps, mais elle ne voulait pas se risquer à en avoir de nouveau le coeur brisé.

La tension entre eux monta d'un cran.

- ça ne sert à rien de rester ici maintenant, allons à son appartement lança Veronica se reprenant soudain.

Acquiesçant d'un hochement de tête, Logan démarra et engagea la voiture sur l'avenue en suivant les indications que Veronica venait d'entrer dans le GPS.

Pris à son propre jeu il ne pouvait plus parler et à peine penser tant la présence de Veronica le troublait. Son regard embué de désir le fixant la bouche entr'ouverte alors qu'il attendait d'elle une réplique cinglante l'avait définitivement dévasté. Il était tellement en manque d'elle qu'à présent chaque détail venait frapper de plein fouet sa sensualité affamée. Son parfum, le bruissement de ses vêtements, le son de sa voix. Il s'exhorta à se concentrer à nouveau sur la route. Il en faudrait peu, là tout de suite maintenant, pour qu'il se rue sur elle et lui arrache ses vêtements.

Et voilà terminée avec le chapitre 3 !

A venir prochainement : le chapitre 4 !

Bonne lectuuuuuuuuure !

The continuation !!!