Il fait noir, très noir, Ruth ne voyait pas le bout de son nez. Aucune lumière pour lui indiquer la sortie, la jeune femme marchait sans savoir ou elle allait.
*J’avance… Mais ou vais-je ? Vers l’inconnu mais j’avance car tu m’as dis de le faire ? Non, car je veux te suivre. Où vas-tu alors ? Sans cesserez vous de vous éloigner de moi ? Je… Je ne sais pas… Je ne sais rien !*Prise par la panique, la femme aux longues boucles brunes se mit à courir. Ses cheveux battaient l’air derrière son dos pourtant, aucune vie, aucun souffle ne vient perturber le calme du lieu. Les dents serrées, elle retenait ses larmes. Soudain, un trou, la belle femme tomba dans un gouffre sans fond.
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Cela faisait un an que tous les matins, Ruth se réveillait en sursaut. Trempée par la sueur et le souffle court, la jeune femme interpréter les leçons de moral d’Holly d’une façon cauchemardesque. Et à chaque fois, elle n’entendait pas le réveil sonner. Pendant son sommeil agitait, un petit garçon a pénétré dans sa chambre pour la sortir de son rêve. Plusieurs fois, il l’avait appelé sans succès. A présent, il se tenait à côté du lit, silencieux. Derrière lui, une petite tête brune passa par l’ouverture de la porte. Sa petite sœur était très curieuse et comme elle n’entendait plus Ruth criait, elle s’était inquiétée. Ruth tentait de calmer sa respiration et quand celle-ci reprit un rythme normal, la jeune femme tourna sa tête brune vers les enfants. La femme aux yeux brun vert sourit pour les rassurer. Mais depuis un an, James Junior et Séléné avaient bien comprit pourquoi elle faisait des mauvais rêves.
- Marraine… Il est l’heure, Séléné et moi devons aller à l’école. Annonça le petit garçon aux cheveux noir et épais.
- Ooooohh flut !!! Soupira la femme en tombant en arrière pour se coucher à nouveau sur son oreiller tout mouillé.
- La voisine est là ?
- Oui.
- Donc elle peut vous emmener.Ruth ne se ménageait pas. Mais le temps qu’elle prenne sa douche et s’habille, les enfants allait de nouveau en retard. De nouveau ? Oui, il y a des matins comme celui-là ou Ruth n’entendait pas son réveil sonner et elle devait emmener son filleul et sa sœur en trombe à la primaire.
Au début, Ruth Cullen jouait des rôles pour éviter qu’une personne vienne lui prendre les enfants. Elle a pu draguer, faire du chantage et même jouer sur la pitié. Mais après, elle n’avait plus d’excuse valable.
Au pas de sa porte, elle salua les enfants et la vieille dame. La petite fille se tourna pour voir encore cette femme qui n’avait vraiment aucun esprit de femme au foyer. Pour cause, c’était cette enfant âgée de cinq ans qui faisait le ménage et d’autres tâches ménagères que sa mère lui avait apprise.
- Ton café est prêt, boit le vite avant qu’il ne soit froid. Deux toasts sont déjà dans le grille pain. Passe une bonne journée Ruth.Ruth vivait avec les deux enfants dans un grand appartement au septième étage d’un immeuble de Sélestat. Un bon chic bon genre comme on peut en voir chez des bourgeois. Une ambiance dorée et blanche avec des meubles de valeur. Ce qu’une étudiante ne pourrait pas se permettre d’acheter. Alors comment ce faisait-il que Ruth puisse vivre dedans ? Cette maison n’était pas la sienne mais celle du mari d’Holly : James Parker.
Pour certain, l’histoire est très floue, oui, elle l’est. Il y a un an, jour pour jour, Ruth reçoit un coup de téléphone. On lui annonce que deux corps sont trouvés dans un incendie d’une grosse boite de tueurs. La jeune femme, malgré les tests ADN, ne croyait pas un mot de ce qu’on lui raconté.
Miss Cullen alla dans la cuisine récupérer son café et mettre les deux toasts chauds à la poubelle. Ruth avait un très petit appétit surtout quand elle se réveillait après un cauchemar. Alors là, il était impossible de lui faire avaler quelque chose.
La cuisine et le salon étaient séparés par le couloir doré central, Ruth le traversa pour se rendre au salon qui communiqué directement à la salle à manger. Sur la commode de la salle à manger, Cullen récupéra un tas de feuilles sortit du fax et jeta un bref coup d’œil avant de s’installer en bout de table. Là, ou se trouvait son ordinateur portable, presque invisible par toutes les feuilles qui le cache. Des lettres adressées au Lieutenant Cullen…
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L’automne se rapprochait, cela se voyait bien car le temps devenait de plus en plus pluvieux. Pourtant, qu’il ait du vent ou de la pluie, Ruth comme tous ses collègues devaient se rendre à leurs boulots. Bon, vous allez me dire : Miss Cullen y était déjà, mais elle devait quand même rouler sur les routes mouillées. Heureusement, Ruth contrairement à beaucoup de gens aime la pluie. Oui, elle adore écouter les martèlement des gouttes sur une vitre, les tons gris du ciel et cette ambiance morose. Mais en cet instant, elle ne pouvait pas vraiment profiter car elle avait beaucoup de travail en perspective à finir rapidement si elle voulait chercher les enfants à l’école. Matthew se tenait à côté d’elle, il corrigeait des copies silencieusement comme tous ceux qui travaillaient dans ce bureau.
Ce calme si parfait fut brisé par l’arrivée soudaine du second CPE : monsieur Slavasky.
- Oui, oui, elle est là, ne t’inquiètes pas, je vais te la passer.L’homme aux boucles rousses tendit le téléphone à la surveillante en répliquant sur le ton de la moquerie :
- La prochaine fois, tu m’évites de faire ta secrétaire.La jeune femme avait envie de répliquer une phrase type : « Il faut bien que vous serviez à quelque chose » mais elle ravala sa raillerie quand elle entendit quelqu’un l’appeler au bout du fil.
- Marraine ?
- Oui… En même temps qu’elle colla le combiné sur son oreille, la brune regarda son supérieur. Elle remarqua que le regard malicieux du rouquin s’était métamorphosé en un regard inquiet.
*A-t-il comprit ? Non ! Il doit s’imaginer des choses.*- Tu nous a oublié ! Lança une petite voix aiguë pleine de reproche dans le combiné.
- Quoi ! ? Euh… Attends. Il est quelle heure ?
- 18 heures. Répondirent en même temps le petit garçon, Matt et Ross.
Ce qui voulait dire que Ruth venait une nouvelle fois d’oublier les deux enfants à l’école. Les enfants étaient seuls, sous la pluie et depuis plus de deux heures !
- Merde ! J’arrive tout de suite !Rapide comme un félin et très agile, celle qui était lieutenant dans l’armée se leva et partie en prenant en vol ses affaires.
Mais à peine dans le couloir, quelqu’un l’attrapa par le bras. Par cette soudaine retenue, Ruth fut renvoyer en arrière et par réflexe, elle se tourna vers celui qui venait de la retenir. Elle reconnu son professeur du mercredi après midi : Edouard.
L’expression sur son visage rendit la jeune femme sur la défensive. Il avait un air grave et autoritaire. Le mode Néo comme disait les garçons, il y a de cela 9 ans.
- Avant que tu partes, je veux que tu nous dises qui sont ces enfants ? Que s’est-il passé pendant ses 9 ans ? Et pourquoi tu nous parles pas de Kaylin et Holly ? Vous étiez si proche, je ne peux pas croire que vous vous êtes fâché.
- Je n’ai rien à dire ! Ce n’est pas vos oignons ! Le visage d’ordinaire si doux et souriant de Ruth s’était transformé en une grimace de colère et de rancune. Elle jeta un regard noir à tous ceux qui était dans le bureau et qui avait suivit la conversation puis d’un geste brusque, elle s’extirpa de l’étreinte du bel italien. Sans se retourner, elle s’en alla vers sa voiture. Il pleuvait de plus belle et Ruth n’avait qu’un petit gilet sur le dos.
Deux jours plus tard, Ruth Cullen retourna travailler en priant qu’ils aient tous oublié ce moment. Malheureusement, Matt fut le premier à lui poser des questions. La jeune femme aux boucles brunes descendait justement de sa voiture quand l’homme l’interpella. Ce matin, il y avait du soleil mais la température ne dépassée pas les 12°C.
- Hey Ruth !
- Salut Matt ! Ca va ?
- Oui et toi ?
- Très bien, le temps est parfait et j’espère que…La voix de Ruth s’estompa quand elle remarqua la tête dépitée de l’homme. C’est là que Matthew Owen parut gêné et sa voix tremblée légèrement, hésitante :
- Ecoute Ruth… Si tu ne veux pas en parler ça ne fait rien mais tout le monde s’inquiète…
- Tu ne vas pas commencer toi aussi ??? Justement, je ne veux pas en parler alors fiche moi la paix !Puis après avoir exploser, Ruth ne tenait pas à rester en compagnie du professeur et sans alla.
*En faite, le temps ne sera pas au beau fixe.*Penaud, l’homme se rendit dans sa classe pour y faire ses cours, s’en passer par le bureau des surveillants pour ne pas croiser Ruth.
La tranquillité était finie pour Ruth, elle devra un jour ou l’autre cracher le morceau. Dire la vérité à tout le monde mais pas maintenant ! Elle ne voulait pas impliquer des personnes dans ses histoires à dormir debout. Dns ses pensées tourmentée, la jeune femme travaillait dans le bureau seule, les autres avaient bien comprit qu’aujourd’hui il ne fallait pas l’embêter. Mais de temps à autre, ils venaient récupérer des feuilles ou faire leur boulot.
Il devait être 17 heures quand une grosse tempête fit son apparition. Vous ne devinerez jamais, mais Ruth venait encore d’oublier les deux enfants. Vraiment, elle n’avait pas l’étoffe d’être maman ! En plus, comme elle pensait qu’il ferait beau, elle n’avait pas prévue de veste pour les enfants. L’horreur ! Imaginez les deux petits sous la pluie à attendre sans veste pour se protéger contre la pluie !
C’est là qu’hésitante et inquiète, Nora entra dans le bureau des surveillants par la porte qui donner dans son bureau.
- Ruth ?
- Moui… Ruth ne leva pas la tête de sa dissertation.
- Tu n’as pas les enfants à chercher par hasard ?Subitement, miss Cullen se rendit compte qu’elle venait encore de faire une gaffe, elle n’avait pas surveillé l’heure. – Du au fait qu’elle n’a pas de montre car elle les casse toutes –
- Pas de panique, on arrive.Trois jeunes et jolies fillettes entrèrent dans le bureau, guillerettes, les triplettes se jetèrent sur Ruth.
- Salut marraine !!!A la suite, leur mère entra, c’était une petite femme blonde aux allures de secrétaire tirée à quatre épingles. Et deux enfants trempés jusqu’aux os fermaient la marche. Le garçonnet se frotter la tête avec une serviette pour sécher ses cheveux bouclés.
Puis derrière lui, sa jeune sœur apparut, elle avait l’air plus sec que ce dernier. Et pour cause, il lui avait mit son pull sur la tête pour la protéger de la pluie. Ruth s’avança donc vers les deux enfants, elle avait l’air très gênée et aussi désolée.
- J’ai encore oublié, je suis impardonnable… La jeune femme était vraiment honteuse. Des choses pareilles ne seraient jamais arrivées à Holly si elle était encore là.
- Ca en fait rien, ce n’est pas grave, on sait très bien, Jamie et moi que tu as beaucoup de boulot. Et on sait que le travaille est important pour avoirs des sous et pouvoir vivre.Séléné était le portrait cracher de sa mère, elle avait toujours les mots apaisant et elle comprenait les choses mieux que n’importe qui. Cette si grande gentillesse faisait craquer Ruth Cullen à tous les coups et cette dernière prit l’enfant dans ses bras et la serra très fort sous les regards de ses collègues, amis et filleuls. Puis posa la cadette des Parker sur le comptoir. Le visage fermait et timide de l’enfant c’était transformé en un visage radieux et souriant.
- Merci Kay de t’en être occupé. Lança Ruth en se tourna vers la femme aux cheveux blonds.
Dehors, la pluie a cessé de tomber et le soleil fit son apparition.
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Il y a des choses que personne ne pourrait comprendre, même si on leur expliquer. Des choses qui sortent complètement de l’absurde. Et la vie de Ruth Cullen est basée sur ses choses là. Avant de continuer l’histoire, faisons un rapide résumé de ce qui se passe chez cette jeune femme de 29 ans. Tout d’abord, elle revient dans le lycée où elle était élève pour faire surveillante et payer ses études en littérature. Dès le début, elle ne parle pas de se qu’elle a fait pendant ses neufs ans. On peut supposer grâce aux lettres qu’elle reçoit que cette intrépide jeune femme est Lieutenant dans l’armée et que l’une de ses amies est dans une section scientifique. Elle a aussi la charge de deux enfants, ceux de sa meilleure amie disparue avec son mari. Tout le monde pense qu’ils sont morts mais pas elle et ni Kaylin. Pourquoi donc ce soupçon ? Kaylin a la charge de cette affaire mais Ruth en est écartée. Avec un peu de jugeote on se dit que c’est parce que Miss Cullen est trop proche des disparus. Mais n’y a-t-il pas autre chose ? Et vous n’êtes pas au bout de vos surprises… Bien d’autres événements se préparent…
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Le samedi de la semaine suivante, dans l’appartement de Cullen, les deux enfants regardaient sagement la télévision. Pendant ce temps, Ruth prenait une douche. Elle en avait grandement besoin après des exercices physiques. Il n’était pas encore midi quand la sonnette de la porte d’entrée retentit.
- J’y vais ! S’écria la petite fille à la coupe carrée.
Oh… Bonjour. Vous voulez rentrer ?L’enfant laissa passer un groupe d’adultes et les mena au salon ou son frère regardait toujours le petit écran sans prêter d’attention particulière aux personnes.
- Que regardez-vous ?
- Des vidéos souvenirs.La voix de Séléné est lourde de tristesse, les invités le sentir et furent gêné. Ces personnes étaient : Rubis, Edouard et Matthew. Tout les trois se tournèrent vers l’écran.